Le ministre français de l’Intérieur a condamné ce lundi 1er décembre les dégradations qui ont visé dimanche après-midi une mosquée du Puy-en-Velay (Haute-Loire), précisant qu’une enquête avait été ouverte pour faire la lumière sur ces « actes antireligieux ».
Le ministre français de l’Intérieur, Laurent Nunez, a écrit sur la plateforme X qu’il condamnait fermement les actes de vandalisme et de profanation commis la veille dans une mosquée du Puy-en-Velay.
Il a condamné des « actes antireligieux » qui « n’ont pas leur place dans notre République », ajoutant qu’une enquête avait été ouverte pour « dégradation », afin d’« identifier l’auteur et déterminer son mobile, qui n’est pas connu à ce stade », a indiqué le parquet du Puy-en-Velay.
Mohamed Awad, membre de la coordination nationale de La France Insoumise, LFI, dénonce la responsabilité de ceux qui, selon lui, « stigmatisent les musulmans jour et nuit ».
Le député des Yvelines, Karl Olive, évoque pour sa part « une atteinte aux valeurs républicaines et à la liberté de conscience ». Le député LFI Aly Diouara relie, quant à lui, l’attaque au « climat de haine » qu’il attribue au camp de Laurent Wauquiez.
Le parquet indique qu’une enquête a été ouverte pour « dégradations » après l’intrusion d’au moins une personne dans la mosquée. Environ 150 personnes se sont rassemblées lundi soir devant la préfecture de Haute-Loire pour dénoncer ces faits, selon France Inter.
Pour rappel, la mosquée Ar-Rahma, du Puy-en-Velay en Haute-Loire, a été vandalisée ce dimanche 30 novembre au milieu de l’après-midi par un ou plusieurs individus qui se sont introduits dans le lieu de culte où le Coran a été profané selon le média local L’Éveil de la Haute-Loire.
Ces individus ont renversé des mobiliers, des bibliothèques et plusieurs exemplaires du Coran. Le préfet de la Haute-Loire, Yvan Cordier, a assuré au président de l’Association gestionnaire de la mosquée « la pleine mobilisation des forces de l’ordre ». L’évêque du Puy-en-Velay a également exprimé son « soutien et sa compassion » à la communauté musulmane, rappelant que l’Église catholique condamne toutes les violences visant des lieux de culte.
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Un « acte islamophobe grave », selon le CFCM
Le Conseil français du culte musulman (CFCM), réunissant plusieurs associations gestionnaires de lieux de culte musulman, a qualifié cette profanation d’ « odieuse ». « Les musulmans de France sont profondément choqués et blessés », a déploré le CFCM.
Pour le CFCM, cette profanation, qui a visé « symboliquement le livre sacré des musulmans au sein même d’un lieu de culte » constitue « un acte islamophobe grave », témoignant « d’une haine qu’il ne faut en aucun cas sous-estimer ». Il appelle ainsi à la plus « grande vigilance » et « à renforcer les mesures de sécurité nécessaires afin de prévenir de tels actes ».
Ce nouvel incident s’inscrit dans un contexte inquiétant de multiplication des attaques contre les lieux de culte. Il relance le débat sur la sécurité des sites religieux et sur les tensions liées à la question religieuse en France.
En 2024, 173 actes antimusulmans ont été recensés, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, avec une hausse de 75 % entre janvier et mai, notamment des agressions visant directement des individus.
En avril 2025, un jeune homme de 22 ans, Aboubakar, a été victime d’une attaque dans la mosquée Khadidja à La Grand-Combe (Gard), lardé d’une cinquantaine de coups de couteau. En septembre dernier, des individus sont soupçonnés d’avoir déposé des têtes de cochon devant neuf mosquées à Paris et en Île-de-France.
