Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré que Caracas ne se soumettrait pas aux coercitions militaires ou politiques de Washington, soulignant que la nation rejette toute paix qui équivaudrait à un « asservissement » aux États-Unis.
S’adressant lundi à une foule agitant des drapeaux vénézuéliens devant le palais de Miraflores, Maduro a déclaré que le pays recherchait la paix, mais exclusivement à une paix fondée sur les principes de « souveraineté, d’égalité et de liberté ».
Le président vénézuélien a condamné avec véhémence « l’agression impériale de Washington », et a martelé : « Nous ne voulons pas une paix d’esclaves ni la paix des colonies. Plus jamais de colonies ! Plus jamais d’esclavage ! »
Le gouvernement américain a intensifié la pression sur le Venezuela en renforçant sa présence militaire dans les Caraïbes, la qualifiant, sans preuve, de mission de lutte contre le trafic de drogue.
Caracas accuse l’administration du président américain Donald Trump de mener une campagne de déstabilisation visant à renverser le gouvernement du président Maduro, dans le but avéré de s’approprier les vastes ressources naturelles du Venezuela, au premier rang desquelles ses richesses pétrolières.
Les analystes affirment que l’ampleur de l’activité militaire américaine dépasse largement ce qui est nécessaire pour une prétendue opération antidrogue, Washington ayant déployé 15 000 soldats, des porte-avions, des sous-marins, des destroyers et des escadrons de F-35 dans la région.
Depuis le mois de septembre, les forces américaines ont mené au moins 21 frappes contre des bateaux vénézuéliens dans les Caraïbes et le Pacifique, et ce sous le prétexte de lutter contre le trafic de stupéfiants. Ces opérations ont causé la mort d’au moins 83 personnes.
Maduro a dénoncé la campagne de « terrorisme psychologique » menée par Washington, en déclarant : « Nous avons subi 22 semaines d’agression […] Ces 22 semaines nous ont mis à l’épreuve, et le peuple vénézuélien a démontré son amour pour la patrie ».
Le rassemblement de lundi a coïncidé avec des informations selon lesquelles Trump a rencontré son équipe de sécurité nationale à la Maison-Blanche pour discuter des « prochaines étapes » concernant le Venezuela.
Parallèlement, le ministère américain de la Guerre a récemment défendu les décisions du contre-amiral Frank Mitchell Bradley, commandant du United States Special Operations Command (USSOCOM). Ce dernier avait ordonné le 2 septembre une frappe controversée visant les survivants d’une attaque américaine antérieure contre un navire suspecté par Washington d’être lié au trafic de stupéfiants.
La première frappe a détruit le bateau causent neuf morts. Alors que deux survivants s’accrochaient aux débris, l’amiral Bradley, agissant sur l’ordre explicite du secrétaire américain à la Défense, Peter Brian Hegseth, de « tuer tous les survivants », a ordonné une deuxième qui a provoqué leur mort.
Des experts ont par la suite qualifié cette seconde attaque — désignée dans le jargon militaire par le terme « double tap » — d’acte illégal et de crime contre l’humanité.