L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a affirmé qu’Israël bloquait l’entrée d’environ 6 000 camions chargés de nourriture, de médicaments et de fournitures de secours destinés à Gaza, soit suffisamment pour subvenir aux besoins du territoire assiégé pendant trois mois.
Adnan Abou Hasna, conseiller de presse de l’UNRWA, a déclaré mardi 2 décembre que même si la quantité d’aide entrant dans le territoire assiégé a nominalement augmenté depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en octobre, les volumes acheminés restent insuffisants au regard des besoins immenses d’une population ravagée par deux années de génocide et de blocus total.
En octobre 2025, Israël a notifié aux Nations unies qu’il n’autoriserait que 300 camions d’aide par jour dans la bande de Gaza assiégée, réduisant de moitié le nombre convenu. Abou Hasna a ajouté que, depuis lors, le régime de Tel-Aviv empêche l’entrée de produits essentiels, notamment des fournitures médicales, de l’eau, du matériel d’assainissement et des denrées alimentaires de base.
La cargaison retenue par Israël contient également des centaines de milliers de tentes et de couvertures destinées aux 1,3 million de Palestiniens déplacés sur l’ensemble du territoire.
« Seul un nombre limité de camions transportant des marchandises commerciales a été autorisé à entrer », a déclaré Abou Hasna, soulignant que 95 % de la population de Gaza dépend entièrement de l’aide humanitaire et n’a pas les moyens d’acheter des articles commerciaux, quand bien même ceux-ci seraient disponibles sur les marchés locaux.
Il a précisé que la quasi-totalité des familles palestiniennes a perdu tout pouvoir d’achat, l’aide humanitaire constituant désormais leur unique moyen de survie.
L’UNRWA indique poursuivre les négociations pour récupérer les cargaisons saisies, tout en mettant en garde contre une situation qui devient ingérable.
Parallèlement, les organisations de défense des droits de l’homme alertent sur le fait que la pénurie de nourriture, d’eau potable, de médicaments et d’abris a poussé Gaza au bord de la famine.
Des organisations telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch et Euro-Med Monitor ont mis en garde à plusieurs reprises contre le recours par Israël à la famine comme méthode de guerre, en entravant l’aide humanitaire et en détruisant les infrastructures essentielles.
L’ONU affirme que les agences humanitaires ont besoin d’accéder à au moins 500 camions par jour pour stabiliser la situation à Gaza. Or, le taux d’entrée actuel reste bien inférieur à ce chiffre.
Les organisations humanitaires ont également averti que, sans le déblocage des milliers de camions immobilisés, la crise humanitaire déjà catastrophique à Gaza continuera de s’aggraver, les hôpitaux étant paralysés, les familles déplacées sans abri et les maladies se propageant rapidement dans les camps surpeuplés.
Les organisations humanitaires alertent par ailleurs qu’en l’absence de déblocage des milliers de camions actuellement immobilisés, la crise déjà catastrophique à Gaza s’intensifiera inexorablement. Elles mettent en garde contre une paralysie complète des hôpitaux, une explosion du nombre de familles déplacées sans abri et une propagation incontrôlable des maladies dans les camps palestiniens.