Le président iranien Massoud Pezeshkian a souligné l'urgence de renforcer l'unité du monde musulman lors d'une rencontre avec le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, affirmant que les nations musulmanes doivent « faciliter les conditions les unes pour les autres et éviter de compliquer les problèmes » face à la pression croissante d'ennemis communs.
Lors de la réunion à Téhéran, qui s'est tenue dimanche soir, le président Pezeshkian a décrit les relations historiques et fraternelles entre l'Iran et la Turquie comme étant profondément enracinées et possédant un vaste potentiel d'expansion.
Le président iranien a souligné la nécessité vitale d'une convergence stratégique et de liens plus étroits entre les pays musulmans.
Il a identifié de nombreuses crises régionales actuelles comme le résultat de « complots et de l'exacerbation des différends par des acteurs intervenants », dont le but est d'« imposer leurs intentions et politiques erronées à la région, créant ainsi des obstacles au développement et au progrès des pays musulmans ».
« Si les pays musulmans agissent dans le cadre d'une volonté unique fondée sur l'unité, la convergence et l'échange d'expériences, aucune puissance au monde ne sera en mesure de créer des problèmes aux nations musulmanes », a-t-il déclaré.
Évoquant l’expérience de l’Europe, M. Pezeshkian a noté que, malgré une longue période marquée par des conflits et des guerres, les pays européens ont réussi à réduire leurs frontières, à créer des structures financières et politiques communes, ainsi qu’à intégrer leurs réseaux commerciaux et de communication.
Il a fait valoir que les pays musulmans, qui partagent des « affinités culturels et civilisationnelles bien plus profondes », peuvent sans l’ombre d’un doute mettre de côté leurs différends internes et s'engager sur la voie d'une coopération cohérente et d'un développement collectif.
Le chef de l'État iranien a déclaré que cela devait être réalisé grâce à l'intégration du commerce, de la science et de la culture.
« Nous croyons que, par les frontières où circulent le commerce, la science et la culture, le terrorisme et les armes ne passeront jamais. »
« La Turquie soutient l'unité musulmane »
Pour sa part, Hakan Fidan a transmis les salutations chaleureuses du président turc et a délivré un message spécial soulignant la nécessité de développer la coopération bilatérale commerciale, économique et régionale.
Fidan a salué la préoccupation sincère du président Pezeshkian pour le monde musulman, déclarant : « Nous partageons pleinement ces points de vue. Nous pensons que les divergences internes ont entraîné une perte de temps précieux pour le monde musulman. »
Le ministre a souligné que « l’esprit du temps a atteint un point où la coopération conjointe et collective est devenue une nécessité inévitable ».
Il a insisté sur le fait que le moment est venu pour les nations musulmanes, notamment l'Iran et la Turquie, de renforcer leur coopération par une action conjointe, égale et coordonnée, afin de « lever l'obstacle majeur que représentent les divergences sur le chemin de l'Oumma islamique ».
Fidan a également fait l'éloge des progrès accomplis par l'Iran depuis la Révolution islamique de 1979, notant que la République islamique « avance avec une rapidité et un dynamisme remarquables, comme une flèche tirée d'un arc ».
Fidan, arrivé à Téhéran dimanche, a également eu des entretiens approfondis avec son homologue iranien Abbas Araghchi, le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale Ali Larijani et le président du Parlement Mohammad Baqer Qalibaf.
Selon des sources diplomatiques turques, les discussions à Téhéran ont porté sur le renforcement du cadre institutionnel du Conseil de coopération de haut niveau, l'examen des préparatifs de sa neuvième réunion à venir, ainsi que la poursuite des efforts conjoints visant à approfondir la coopération en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme.
Ils ont souligné que les deux parties ont discuté de l'accélération du développement des infrastructures commerciales frontalières et poursuivi leur objectif commun d'accroître les échanges bilatéraux à 30 milliards de dollars, contre 6,5 milliards en octobre.
Le plus haut diplomate turc a également échangé des points de vue avec les autorités iraniennes sur la stabilité régionale, notamment la situation à Gaza et en Syrie, les agissements d’Israël dans la région, ainsi que sur une résolution pacifique du programme nucléaire iranien, ont précisé les sources.