L'Agence spatiale européenne (ESA) fait un pas décisif vers la défense. Malgré son mandat initial d'applications pacifiques, l'Agence a adopté un budget triennal record de 22,1 milliards d'euros qui inclut des fonds pour des projets à vocation sécuritaire et militaire.
Le budget de 22,1 milliards d'euros, adopté par les pays participants pour une période de trois ans, est un record pour l'ESA, alors qu'en 2024, le budget était d'environ 17 milliards d'euros.
Selon Politico, les dépenses comprennent 3,4 milliards d'euros pour l'observation de la surface de la Terre, 2,1 milliards pour assurer des « communications sécurisées » et 900 millions supplémentaires pour le développement de lanceurs de fusées de fabrication européenne.
L'article souligne que la contribution la plus importante au budget actuel de l'ESA provient de l'Allemagne, de la France et de l'Italie, avec respectivement 5 et 3 milliards d'euros chacune.
En octobre dernier, le site d’information Euractiv a annoncé l'intention de l’agence spatiale européenne de demander aux pays membres de l'organisation de fournir environ 1 milliard d'euros pour le développement d'un réseau de satellites de reconnaissance militaire.
Selon la convention du 30 mai 1975 portant création de l’ESA, les objectifs visent à assurer et à promouvoir la coopération entre les États européens dans le domaine de la recherche et des technologies spatiales, ainsi que leur application dans l'espace à des fins exclusivement pacifiques.
Cependant, le site d'information russe RT a souligné, dans un rapport dédié à ce sujet, que les objectifs de l’ESA pourraient prendre une signification bien plus large du terme « pacifique ».
En effet, les projets militaires envisagés par l’ESA s’inscriraient parfaitement dans le cadre du programme de la Commission européenne destiné à militariser l’économie européenne.
L’UE et l’OTAN, affirme RT, investissent des dizaines de milliards d’euros, provenant des contribuables et de prêts, pour soutenir les entreprises de défense et la production d’armes, en invoquant une menace supposée venant de la Russie.
Malgré les tentatives européennes visant à répondre à une menace que la Russie a à plusieurs reprises niée, elles continuent d’alimenter la peur afin de justifier des dépenses d’armement massives.
Cela intervient alors que l’Iran est depuis des années menacé par ses ennemis, dont le régime israélien et ses alliés occidentaux; pourtant les pays européens et les États-Unis font pression sur lui pour qu'il renonce à ses missiles conçus rien que pour la défense.
L'exemple à l'appui de ce fait est l'agression non provoquée du tandem israélo-américain contre la République islamique d’Iran en pleine négociation indirecte entre Téhéran et Washington.
Lors de l’agression israélo-américaine contre l’Iran en juin — qui a coûté la vie à de nombreux commandants militaires de haut rang, à des scientifiques nucléaires et à des civils ordinaires —, les États-Unis ont même bombardé sites nucléaires iraniens, en violation grave de la Charte des Nations unies, du droit international et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
