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Israël est le seul obstacle à la création d'une zone exempte d'ADM dans la région (ministre des A.E.)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s'adresse à la 30e Conférence des États parties à la Convention sur les armes chimiques à La Haye, le 25 novembre 2025.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a fustigé le non-respect de la part d’Israël des traités de désarmement chimique, le qualifiant de principal obstacle à la stabilité régionale, tout en s’en prenant également aux États-Unis pour leur non-respect de ces traités.

Abbas Araghchi a tenu ces propos lors de la trentième session de la Conférence des États parties à la Convention sur les armes chimiques (CAC), qui s’est tenue sous les auspices de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), à La Haye, aux Pays-Bas, mardi 25 novembre.

« Le régime israélien n’a adhéré à aucun traité de désarmement, y compris la Convention sur les armes chimiques, et demeure le seul obstacle à la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive en Asie de l’Ouest », a-t-il indiqué.

Il a également mis en garde contre les risques accrus posés par les armes de destruction massive (ADM) sous contrôle israélien.

« Les armes de destruction massive sont toujours dangereuses et inhumaines, mais lorsqu’elles tombent entre les mains de criminels recherchés par la justice internationale, qui se livrent à des massacres et à un génocide depuis deux ans, elles constituent une menace existentielle pour la civilisation humaine et pour notre planète », a-t-il averti.

Il a ajouté que le régime israélien doit être contraint d’adhérer à la Convention et de se soumettre à des inspections complètes, en priorité pour l’OIAC.

Araghchi a salué la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) comme le traité de désarmement le plus réussi au monde, mais a averti que son efficacité dépendait du respect universel de ses dispositions.

« Toute application sélective ou interprétation motivée par des considérations politiques des dispositions de la Convention compromettrait nos objectifs communs et éroderait la confiance mutuelle entre les États membres », a-t-il précisé.

Il a souligné les manquements persistants des États-Unis et d’autres pays à leurs obligations, ajoutant que les cas de non-respect ou de retard de la part des États-Unis et de certains autres États devaient être dûment examinés.

Araghchi a affirmé que ces préoccupations s’appuyaient sur les rapports officiels de l’Organisation, les déclarations d’anciens responsables concernés et des questions antérieurement soulevées.

« Nous rappelons que la pleine transparence et une coopération constructive avec les mécanismes de vérification sont essentielles pour préserver la crédibilité de cette Convention », a-t-il souligné.

Araghchi a détaillé les plaintes officielles déposées par l’Iran concernant les manquements et retards des États-Unis dans l’exécution de leurs obligations conventionnelles.

« Les États-Unis poursuivent le développement d’armes dites non létales et, selon leurs propres documents stratégiques et déploient divers programmes tendant à la militarisation de substances psychoactives et d’opioïdes de synthèse », a-t-il averti.

Araghchi a affirmé que la communauté internationale était consciente de la crise sans précédent qui secoue les relations internationales, crise engendrée par un « unilatéralisme belliciste » se dissimulant derrière un prétendu « ordre fondé sur des règles », ce qui se traduit par des attaques contre l’ONU, ses objectifs et ses principes fondamentaux.

Le chef de la diplomatie iranienne a déclaré : « Pire encore, de telles violations sont systématiquement normalisées. Les guerres perpétuelles, les agressions, le génocide et l’expansionnisme colonial israélien qui sévissent dans notre région sont la conséquence concrète du soutien américain et des politiques complaisantes de certaines capitales européennes. »

Il a déclaré que le mépris des États-Unis pour le droit international s’est traduit par une tentative audacieuse de construire un « ordre international fondé sur la force » où le recours à la force militaire brute pour poursuivre ses intérêts illégitimes est justifié.

 Araghchi a ajouté que l’Asie de l’Ouest est parfaitement habituée aux comportements anarchiques, étant donné que les guerres israélo-américaines maintenaient toute la région dans un état d’« insécurité perpétuelle et de bain de sang », évoquant le génocide à Gaza et les attaques israéliennes contre le Liban et la Syrie.

Il a évoqué en particulier l’acte d’agression d’Israël contre l’Iran, en déclarant : « L’attaque armée illégale menée par Israël contre l’Iran en juin dernier, suivie d’une intervention militaire directe des États-Unis, a mis en évidence la primauté du militarisme et de la politique d’intimidation sur l’État de droit ».

En approfondissant les conséquences de ces actes, Araghchi a souligné que ces agressions ne constituaient pas seulement une violation flagrante des principes énoncés dans la Charte des Nations unies et le droit international, mais qu’elles portaient gravement préjudice au régime du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et aux fondements de la CIAC

« Ces attaques ont pris pour cible non seulement nos installations nucléaires placées sous protection, mais aussi des sites placés sous la supervision de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, engendrant un risque sérieux de dissémination de substances chimiques et radioactives – une menace qui aurait pu mettre en péril la santé publique et l’environnement bien au-delà des frontières iraniennes. »

Ailleurs dans ses remarques, Araghchi a réitéré avec force la demande de justice de la République Islamique d’Iran concernant l’emploi d’armes chimiques durant la guerre Iran-Irak (1980-1988), un conflit qui causa la mort de plus de 20 000 soldats et membre du personnel médical et laissa des dizaines de milliers d’autres avec des blessures difficilement cicatrisables.

« Les entités qui ont délibérément fourni au régime de Saddam Hussein les précurseurs chimiques et l’expertise technologique indispensables au développement de son programme d’armement chimique doivent être tenues pour responsables », a-t-il affirmé.

« Nous enjoignons une nouvelle fois ces pays à répondre à notre requête légitime pour la conduite d’une enquête internationale indépendante et transparente visant leurs entreprises et ressortissants impliqués dans l’acquisition, le développement et l’utilisation finale du programme d’armes chimiques de l’ancien régime irakien », a-t-il précisé.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a qualifié les sanctions illégales imposées à l’Iran, qui empêchent les anciens combattants de la guerre chimique d’accéder aux fournitures médicales et aux traitements, de double injustice envers les victimes et leurs familles.

Il a déclaré que ces sanctions constituent des crimes contre l’humanité et que les parties qui les imposent et celles qui les mettent en œuvre doivent être tenues responsables.    

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SOURCE: FRENCH PRESS TV