Téhéran envisage de nouvelles contre-mesures en réponse à l’adoption, par le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), d’une résolution anti-iranienne.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a formulé cette mise en garde vendredi 21 novembre, un jour après que le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a approuvé, de justesse, le texte rédigé par la troïka européenne (Allemagne, France et Royaume‑Uni) et les États‑Unis — 19 voix pour, 3 contre et 12 abstentions — qui exhorte Téhéran à faire rapport « sans délai » sur son stock d’uranium enrichi et les installations endommagées lors de l’agression perpétrée par le tandem israélo-américain en juin, sans toutefois mentionner la coopération de longue date de l’Iran avec l’Agence.
En retour, Téhéran a fermement condamné la résolution, considérant désormais « caduc » l’accord du Caire, signé en septembre dernier pour rétablir sa coopération avec l’agence onusienne de surveillance nucléaire. En effet, après l'agression américano-israélienne contre l'Iran en juin, la coopération avec l’AIEA avait été suspendue.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a déclaré : « Dans une lettre officielle adressée à l’Agence, nous avons indiqué que l’accord connu sous le nom de l’accord du Caire, conclu grâce à la bonne volonté de l’Iran après des négociations relativement longues avec l’Agence, est désormais annulé. D’autres mesures sont également à l’étude. »
Baghaï a condamné la résolution de l’AIEA ; ce qui constitue, selon lui, une « instrumentalisation flagrante de l’instance internationale » en vue de promouvoir les objectifs des États-Unis et des trois pays européens concernant le dossier nucléaire iranien.
La mesure est, selon M. Baghaï, « totalement irresponsable et injustifiée », bafouant les normes mêmes de l’Agence et réduisant l’AIEA à un simple instrument politique de pression contre certains États membres.
« La résolution ne fait aucune mention des raisons ou des causes profondes de la situation actuelle. Ni dans la résolution, ni dans les déclarations des trois pays européens et des États-Unis, il n’y a la moindre allusion au fait qu’Israël et les États-Unis ont attaqué les installations nucléaires iraniennes en juin,… [ce qui a conduit à] la suspension des inspections de l’Agence et la coopération de l’Iran », a-t‑il ajouté.
Rappelant que les membres mêmes du Conseil des gouverneurs étaient divisés au sujet de la résolution anti-iranienne, le porte-parole a qualifié le document de « juridiquement faible », affirmant ainsi qu’il se fondait sur des tentatives antérieures contre l’Iran à l’ONU que Téhéran et une partie importante de la communauté internationale considèrent comme nulles et non avenues.
Baghaï a aussi évoqué la récente décision de trois pays européens et des États‑Unis de rétablir l’ensemble des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU contre l’Iran via le mécanisme dit de snapback (rétablissement automatique des sanctions).
« L’adoption de cette résolution témoigne à elle seule du rejet d’une solution diplomatique et du recours à la pression et aux sanctions », a souligné Baghaï.
Plus tôt vendredi, le ministère iranien des Affaires étrangères a fermement condamné la résolution anti-iranienne adoptée par le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la qualifiant de mesure « illégale et injustifiée ».