Le ministère iranien des Affaires étrangères a fermement condamné la résolution anti-iranienne adoptée par le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la qualifiant de mesure « illégale et injustifiée ».
Jeudi, le Conseil a approuvé la résolution rédigée par la Troïka européenne (France, Allemagne et Royaume-Uni) et les États-Unis. Le texte adopté avec une faible majorité de 19 voix sur 35 — trois gouverneurs ont voté contre et 12 se sont abstenus — exhorte Téhéran à faire rapport sans délai sur son stock d’uranium enrichi et les installations endommagées lors de l’agression israélienne et américaine de juin, sans aucune mention de la coopération de longue date de l’Iran avec l’agence.
Une résolution illégale et sans fondement que rejette formellement Téhéran. Une décision qui prouve combien les États-Unis et la Troïka européenne sont déterminés à instrumentaliser l’agence pour faire pression sur l’Iran, a noté le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.
La résolution, indique le communiqué, a été rejetée par environ la moitié des membres de l’AIEA, dont deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies. Elle viole les principes fondamentaux du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui garantit aux États membres le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.
Le ministère iranien des Affaires étrangères souligne que le Conseil des gouverneurs n’a pas le pouvoir de rétablir des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU arrivées à expiration, qualifiant les actions des États-Unis et de leurs alliés européens de preuve de « mauvaise foi » et d’attitude irresponsable.
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Le texte avertit que l’insistance à réitérer ces actions pourrait engendrer une confusion juridique. L’obstination des États-Unis et de la Troïka européenne à réactiver ces résolutions nuirait à la crédibilité du régime de non-prolifération et des organisations internationales. La résolution omet d’indiquer que l’agression militaire directe des États-Unis et d’Israël a été la raison même de l’interruption des inspections de l’agence en Iran.
Le ministère iranien des Affaires étrangères réaffirme que l’Iran n’a jamais tenté de fabriquer d’armes nucléaires, insistant sur le fait qu’Israël et son arsenal nucléaire constituent la principale menace pour la paix et la sécurité internationales.
Les États-Unis et trois pays européens se rendent complices des crimes d’Israël dans la région, en persistant à ignorer les dangers que représente ce régime et en s’efforçant de critiquer le programme nucléaire pacifique de l’Iran, ajoute le communiqué, notant que le ministère iranien des Affaires étrangères ne ménagerait aucun effort pour défendre les droits et les intérêts de la nation iranienne concernant l’usage pacifique de l’énergie nucléaire.
Parallèlement, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a qualifié la résolution d’instrumentalisation flagrante des institutions internationales. Il a déclaré que cette mesure était « irresponsable », violait le droit international et portait atteinte à la crédibilité de l’agence.
Il a ajouté que la résolution ne bénéficiait pas d’un soutien majoritaire suffisant au sein de l’AIEA et qu’elle était juridiquement fragile, reflétant les divisions entre les États membres.
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Plus tôt, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que l’Iran avait informé le directeur général de l’AIEA de l’annulation de l’accord du Caire conclu avec l’agence. Cet accord, signé en septembre, visait à faciliter les inspections qui avaient été suspendues après l’agression israélo-américaine contre l’Iran.
Téhéran a vivement critiqué l’approche de l’AIEA sous la direction de son actuel directeur général, Rafael Grossi, notamment son refus de condamner les attaques américano-israéliennes.