L’Iran a fermement condamné l’entrée illégale en territoire syrien du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et de plusieurs autres hauts responsables du régime sioniste, et a dénoncé un militarisme persistant et une quête d’hégémonie qui constituent de graves menaces pour la paix et la sécurité régionales.
Dans un message publié ce jeudi 20 novembre sur X, le ministère iranien des Affaires étrangères, cité par son porte-parole Esmaïl Baghaï, a qualifié de provocation la présence des autorités israéliennes en Syrie.
Mercredi, Netanyahu s’est rendu dans la zone tampon occupée par Israël dans le sud de la Syrie, accompagné notamment des membres du cabinet : le ministre des Affaires militaires, Israel Katz, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, le chef d’état-major des forces armées, Eyal Zamir, et le directeur du Shin Bet, David Zini.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a condamné cette visite, la décrivant comme une nouvelle violation flagrante du droit international.
Cette visite survient alors que des informations circulent sur des pourparlers directs ces derniers mois entre Israël et l’administration syrienne dirigée par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), visant à aboutir à ce qui est présenté comme un accord de sécurité.
L’Occident a de fait soutenu HTC, qui a cherché à normaliser ses relations avec Israël, alors même que Tel-Aviv a répondu à ces ouvertures par des agressions répétées et l’occupation continue du territoire syrien.
L’ingérence de Netanyahu intervient peu après une rencontre à Washington entre le chef du régime syrien, Abou Mohammed al-Jolani, et le président américain Donald Trump, signalant une trajectoire dangereuse où les États-Unis semblent prêts à sacrifier la Syrie pour faire avancer leur propre agenda géopolitique.
Baghaï a averti des conséquences à long terme de la politique belliciste et de la quête d’hégémonie du régime sioniste sur la paix et la sécurité régionales.
Selon le porte-parole, cet acte criminel, après de nombreuses agressions aériennes et terrestres contre la Syrie et l’occupation d’une partie importante du sud du pays, « est une action provocatrice visant à consolider et à étendre la portée de l’occupation dans le sud de la Syrie ».
Il a aussi insisté sur la responsabilité de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de l’ONU pour contraindre Israël à se retirer de toutes les zones occupées du Golan et du sud de la Syrie.
Par ailleurs, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a exprimé son inquiétude, déclarant : « Cette visite très médiatisée est pour le moins préoccupante. Nous appelons Israël à respecter l’accord de désengagement de 1974 ».
Dujarric a précisé que la question avait été abordée lors de la récente rencontre entre Najat Rochdi, envoyée spéciale adjointe des Nations unies pour la Syrie, et Asaad al-Shaibani, le ministre des Affaires étrangères du régime syrien.
Depuis le renversement du gouvernement syrien sous la présidence d’Assad en décembre 2024, Israël a mené à plusieurs reprises des attaques contre le territoire syrien sous ordre de Netanyahu, cherchant à renforcer sa présence militaire et à s’emparer de positions stratégiques dans la région.
L’occupation israélienne s’est étendue, notamment en prenant le contrôle de la zone tampon patrouillée par l’ONU qui sépare le plateau du Golan occupé par Israël du territoire syrien, constituant une violation flagrante de l’accord de désengagement de 1974.
Selon les analystes, le silence du régime de HTC, combiné à ses efforts de normalisation avec Tel-Aviv, demeure un facteur clé permettant à Israël d’intensifier son occupation en Syrie et d’accentuer ses frappes aériennes dans la région.