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L'Iran déclare la fin de l'accord du Caire après l'adoption par l'AIEA d'une résolution occidentale

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Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi. (Archives)

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que la République islamique d'Iran considère désormais l’accord du Caire avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) comme caduc, à la suite de l’adoption d’une résolution anti-iranienne par le Conseil des gouverneurs de l’Agence.

Jeudi 20 novembre, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a approuvé de justesse la résolution rédigée par la troïka européenne (Allemagne, France et Royaume-Uni) et les États-Unis – par 19 voix contre 3 et 12 abstentions – qui exhorte Téhéran à faire rapport « sans délai » sur son stock d’uranium enrichi et les installations endommagées lors de l’agression perpétrée par le tandem israélo-américain en juin, sans toutefois mentionner la coopération de longue date de l’Iran avec l’Agence.

M. Araghchi a condamné cette décision, qualifiant la résolution d’« illégale et injustifiée ». Il a indiqué que la mesure avait été adoptée « sous la pression de ces quatre pays », malgré l’opposition ou l’abstention de 15 membres du Conseil.

Cet acte, a-t-il précisé, porterait atteinte à la « crédibilité et à l’indépendance » de l’AIEA et perturberait la coopération de l’Agence avec l’Iran.

Selon ses mots, bien que l’Accord du Caire ait « de facto perdu son fondement » après que la troïka européenne a cherché à réactiver les résolutions annulées du Conseil de sécurité de l’ONU, Téhéran a désormais officiellement notifié au directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, que cet accord « n’est plus valable et est considéré comme résilié ».

À noter que l’accord du Caire fait référence à un accord conclu dans la capitale égyptienne, entre l’Iran et l’AIEA en septembre 2025, en vertu duquel les deux parties ont convenu d’un cadre technique pour la reprise de la coopération et des inspections.

De son côté, l’ambassadeur iranien auprès de l’AIEA, Reza Najafi, a vivement critiqué le Conseil des gouverneurs de l’AIEA pour avoir adopté une résolution « politique et contre-productive » à l’encontre du programme nucléaire pacifique iranien, qualifiant la décision des États-Unis et de la troïka européenne de « tentative discréditée » de compenser l’échec de leur tentative de rétablissement automatique des sanctions.

Le 28 août, la troïka européenne a invoqué le mécanisme de rétablissement automatique des sanctions (snapback) pour réactiver les sanctions de l’ONU contre l’Iran, compliquant davantage les efforts diplomatiques visant à apaiser les tensions.

L’Iran, la Russie, la Chine ainsi que plusieurs autres pays ont rejeté la proposition européenne, estimant que l’accord nucléaire de 2015 a expiré et que toutes les sanctions pertinentes de l’ONU contre l’Iran sont désormais caduques.

Selon M. Najafi, le texte de la résolution ne fait que reprendre les positions politiques de ses auteurs, déforme les obligations de garanties et reflète une tentative peu convaincante de réactiver le snapback par le biais de l’AIEA.

M. Najafi a souligné qu’« avec cette résolution, les États-Unis et les pays du groupe E3 ne peuvent compenser leur tentative illégale et infructueuse de réactiver le snapback à New York ».

Les auteurs de la résolution, a-t-il déploré, avaient « fermé les yeux et fait la sourde oreille », ne faisant aucune mention, lors des sessions spéciales du Conseil, des attaques contre les installations iraniennes sous protection, et n’ayant pas non plus reconnu le rapport officiel de l’AIEA documentant les frappes israélo-américainnes en juin 2025.

Le 13 juin, Israël a lancé une guerre non provoquée contre l’Iran, assassinant de nombreux hauts gradés militaires, des scientifiques nucléaires et des civils.

Plus d’une semaine plus tard, les États-Unis entraient en guerre en bombardant trois sites nucléaires iraniens, en violation flagrante de la Charte des Nations unies, du droit international et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Le 24 juin, l’Iran, grâce à ses opérations de représailles réussies contre le régime israélien et les États-Unis, est parvenu à mettre un terme à l’attaque illégale.

Selon M. Najafi, ces pays évitent délibérément de mentionner leurs propres « actes agressifs », car l’un des instigateurs est simultanément un fervent partisan du projet de résolution et cherche à induire les États membres en erreur pour se soustraire à ses responsabilités.

Il a ajouté qu’une telle présentation est « déconnectée de la réalité » et ignore les circonstances exceptionnelles créées par ces attaques.

L’envoyé iranien a déclaré que le dernier rapport du directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, démontre clairement que la situation actuelle résulte directement des « attaques illégales et provocatrices » menées par les États-Unis et Israël contre les installations nucléaires iraniennes soumises à des garanties.

L’AIEA a elle-même reconnu que la mise en œuvre normale des garanties était devenue « pratiquement impossible » en raison des conséquences sécuritaires de ces attaques, contraignant l’Agence à retirer intégralement ses inspecteurs.

Malgré cela, l’Iran a coopéré de bonne foi pour faciliter la reprise des activités de vérification et a approuvé toutes les demandes d’accès de l’AIEA aux sites non touchés par les attaques. Les inspecteurs ont conservé un accès complet à ces sites.

L’ambassadeur iranien a averti que les auteurs de la résolution « s’appuient à tort sur la pression et les menaces », interprétant la diplomatie comme un moyen pour priver l’Iran de ses droits légitimes – une approche que la nation iranienne « n’a jamais acceptée et n’acceptera jamais ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV