Les attaques perpétrées par les colons israéliens extrémistes contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée se sont multipliées depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza le mois dernier, selon un rapport.
Le Guardian a rapporté, le mardi 18 novembre, que des dizaines de nouveaux incidents se sont produits ces derniers jours dans une grande partie du territoire occupé, alors que « les colons intensifient leurs tentatives pour intimider et nuire aux communautés palestiniennes ».
« La situation est vraiment grave en ce moment. Les colons agissent en toute impunité », a déclaré Aviv Tatarsky, un militant israélien qui surveille la violence des colons en Cisjordanie depuis des décennies.
Cette campagne concertée de harcèlement menée par des groupes de colons israéliens armés et agressifs intervient au moment où les agriculteurs palestiniens tentent de récolter leurs olives avant la fin de la saison, souligne le rapport.
L'ONU a recensé plus de 260 attaques ayant entraîné des pertes en vies humaines côté palestinien ou des dégâts matériels en Cisjordanie pour le seul mois d'octobre – un record mensuel depuis le début de ce suivi en 2006.
Selon les archives de l'Union des agriculteurs palestiniens (UPP), les violences, dont sont victimes ses membres ont quadruplé, passant de trois ou quatre par jour avant la guerre à Gaza.
« Ces attaques récentes ne sont pas le fruit du hasard, mais des tentatives délibérées de saper la vie rurale palestinienne », a déclaré l'UPP dans un communiqué le mois dernier.
Les autorités israéliennes ont récemment empêché des militants et des volontaires de se rendre au village de Burin, où ils devaient aider les Palestiniens à récolter leurs olives.
Elles ont bloqué à plusieurs reprises de telles initiatives.
Hanna Uihlein, une volontaire basée au Royaume-Uni, faisait partie d'un groupe de plus de 30 volontaires européens et américains détenus entre 36 heures et cinq jours par les autorités israéliennes après leur arrestation près de Naplouse le mois dernier. Tous ont finalement été expulsés.
« Nous étions là pour observer et protéger… Nous avons été traités comme des criminels et toute cette expérience a été déshumanisante. Il était également très clair dès le départ que cette action était stratégique : intimider, dissuader et empêcher toute forme de solidarité avec les agriculteurs palestiniens », a-t-elle déclaré.
Des Palestiniens et des militants des droits de l’homme affirment que les responsables israéliens ne font rien pour contrôler les colons en Cisjordanie.
De nombreux ministres israéliens de la coalition d’extrême droite au pouvoir entretiennent des liens idéologiques et organisationnels étroits avec des groupes de colons et leur apportent fréquemment un soutien public.
Bezalel Smotrich, ministre israélien d’extrême droite, vit dans une colonie et a appelé en septembre à ce qu’Israël annexe « environ 82 % de la Cisjordanie ».
On observe également une recrudescence des violences impliquant l’armée israélienne. Dimanche, des responsables palestiniens de la santé ont annoncé qu’un Palestinien de 19 ans avait été tué par des tirs militaires israéliens près de Naplouse. Il s’agit de la septième personne tuée par des tirs israéliens en Cisjordanie ces deux dernières semaines.
Le nombre total de Palestiniens tués par les forces israéliennes et les colons depuis le 7 octobre 2023 en Cisjordanie, y compris à Qods-Est, dépasse largement les 1 000.
Un cinquième des victimes sont des enfants, dont plus de 200 garçons et sept filles. Ce nombre inclut également 20 femmes et au moins sept personnes handicapées.