Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution proposée par les États-Unis visant à établir une Force internationale de stabilisation (FIS) dans la bande de Gaza.
Cette résolution, adoptée lundi 17 novembre, entérine le plan du président américain Donald Trump pour Gaza et autorise la création d'une coalition de maintien de la paix incluant des pays à majorité musulmane tels que l'Égypte, l'Indonésie et l'Azerbaïdjan.
En réaction, le mouvement de résistance palestinien Hamas a rejeté la résolution, arguant qu'elle impose une tutelle internationale, ne respecte pas les droits des Palestiniens et vise à désarmer les mouvements de résistance.
Le Hamas a déclaré que la résolution ne répond pas aux revendications et aux droits politiques et humanitaires du peuple palestinien.
Le mouvement a souligné que toute force internationale doit être déployée uniquement aux frontières de Gaza pour surveiller le cessez-le-feu sous la supervision de l'ONU.
« Attribuer à la force internationale des tâches et des rôles à l'intérieur de la bande de Gaza, notamment le désarmement de la Résistance, la prive de sa neutralité et en fait une partie prenante au conflit, favorable à l'occupation », a ajouté le groupe.
La Russie, qui avait présenté une résolution concurrente, s'est abstenue, tout comme la Chine, lors du vote unanime (13 voix pour, 0 contre).
L'ambassadeur américain Mike Waltz a déclaré que la force serait « une solide coalition de Casques bleus, dont beaucoup sont originaires de pays à majorité musulmane comme l'Indonésie et l'Azerbaïdjan ».
La force sera « déployée sous un commandement unifié » et débutera ses activités « tandis qu'Israël retirera progressivement sa présence », a ajouté M. Waltz.
Le Royaume-Uni a indiqué avoir voté pour la résolution afin de faire progresser le plan de paix américain pour les Palestiniens et les Israéliens et a souligné l'urgence de déployer la Force internationale de stabilisation (FIS).
Cette force internationale sera déployée sous un commandement unifié pour sécuriser Gaza, superviser sa démilitarisation et acheminer l'aide humanitaire par des couloirs sécurisés.
Selon la résolution, ce processus se déroulera parallèlement au retrait progressif d'Israël de Gaza et à la prise de nouvelles responsabilités par une force de police dûment habilitée.
Une administration de transition sera également mise en place, coordonnant les efforts de reconstruction par le biais d'un fonds fiduciaire soutenu par la Banque mondiale.
Elle doit également opérer exclusivement en coordination avec les institutions palestiniennes officielles, sans qu'Israël y joue aucun rôle.
Washington a officiellement transmis le projet de résolution aux 15 membres du Conseil de sécurité la semaine dernière. Le texte autoriserait un mandat de deux ans pour un organe de gouvernance transitoire et une force internationale de stabilisation.
La Russie, la Chine et certains États arabes s'opposent à cette proposition, invoquant des inquiétudes quant à la mise en place d'un conseil qui gouvernerait temporairement la bande de Gaza et l'absence de tout rôle transitoire pour l'Autorité palestinienne.
Selon quatre diplomates de l'ONU informés du dossier, la Chine et la Russie – deux membres disposant du droit de veto – ont demandé la suppression pure et simple du « Conseil de la paix » prévu par le plan de cessez-le-feu à Gaza du président américain Donald Trump.
Cependant, les États-Unis maintiennent la formulation relative à ce conseil, qu'ils proposent comme administration transitoire pour Gaza, dans la dernière version du projet publiée mercredi soir.
Le projet russe demande au secrétaire général de l'ONU d'identifier des options pour une force internationale de stabilisation à Gaza et ne mentionne pas le « Conseil de la paix ».
Parmi les points de blocage concernant le texte américain figurent la voie vers un État palestinien indépendant et le calendrier du retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza, selon les diplomates.
La mission américaine auprès de l'ONU a néanmoins exhorté le Conseil de sécurité à adopter la résolution de Washington.
« Les tentatives de semer la discorde, alors qu'un accord sur cette résolution est activement en négociations, ont des conséquences graves, tangibles, et totalement évitables pour les Palestiniens à Gaza », a indiqué dans un communiqué un porte-parole de la mission américaine à l'ONU cité par l'AFP.
Les diplomates ont indiqué que les Américains pourraient décider d'agir unilatéralement avec une force fournie par des pays volontaires, sans le soutien de l'ONU.
Le Hamas et Israël ont convenu le mois dernier d'un cessez-le-feu à Gaza négocié par les États-Unis, visant à mettre fin à la guerre génocidaire menée depuis deux ans par Israël contre les Palestiniens dans ce territoire assiégé.
La trêve est entrée en vigueur le 10 octobre, mais Israël continue de la violer en menant des frappes aériennes, des incursions, des fusillades et des arrestations.
Cet accord marque la première phase du plan de cessez-le-feu en 20 points de Trump pour Gaza, les autres étapes devant être négociées ultérieurement.