L’Iran a averti que la récente escalade des mouvements militaires américains dans les Caraïbes et en Amérique latine représente un grave risque pour la paix et la sécurité internationales, et a appelé au respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale du Venezuela.
Dans un communiqué publié ce samedi 15 novembre, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré que les menaces américaines d’utiliser la force contre le gouvernement légalement élu du Venezuela constituent une violation flagrante du droit international.
Il a également noté que de telles actions constituent une violation grave des principes de la Charte des Nations Unies, en particulier du droit des nations à l’autodétermination et de l’interdiction du recours à la force.
Citant de multiples rapports publiés par des organismes internationaux, M. Baghaï a dénoncé les attaques américaines contre des navires de pêche vénézuéliens comme des exemples d’exécutions extrajudiciaires et illégales.
Il a également appelé Washington à cesser de violer la souveraineté vénézuélienne sous prétexte de la lutte contre les stupéfiants et a exhorté l’ONU et son secrétaire général Antonio Guterres à assumer leur responsabilité pour prévenir toute escalade unilatérale supplémentaire.
Les États-Unis ont mené au moins 20 frappes contre des navires qu’ils accusent d’être impliqués dans le trafic de drogue dans les Caraïbes et le Pacifique. Des attaques qui ont fait 80 morts.
Depuis le mois d’août, les États-Unis ont déployé une flotte de navires et des milliers de soldats dans les Caraïbes, sous prétexte de lutter contre les cartels de la drogue latino-américains.
En septembre, cinq avions de chasse F-35 ont été aperçus en train d’atterrir à Porto Rico après l’ordre du président américain Donald Trump de déployer 10 de ces chasseurs furtifs pour renforcer la présence militaire dans les Caraïbes.
Les États-Unis ont également déployé l’USS Gerald R. Ford, le plus grand porte-avions du monde, et cinq destroyers d’escorte en Amérique latine, ce qui a incité le Venezuela à mobiliser ses troupes et à déployer des navires de guerre, des drones et des avions.
Le président vénézuélien, Nicolás Maduro, rejette les accusations d’implication dans le trafic de drogue soulignant que Washington utilise les allégations de trafic de stupéfiants comme prétexte pour poursuivre son plan de « changement de gouvernement » et s’emparer des richesses pétrolières du Venezuela.
Les alliés de Washington, le Royaume-Uni et le Canada, ont pris leurs distances avec cette initiative.
Le Royaume-Uni a suspendu le partage de renseignements maritimes avec les États-Unis, craignant que Washington n’utilise des informations fournies par les Britanniques pour mener des frappes militaires meurtrières et illégales contre des bateaux soupçonnés de trafic de drogue dans les Caraïbes.
Le Canada, autre partenaire de longue date des États-Unis dans ce type d’opérations, a également pris ses distances avec ces frappes. Tout en continuant de coopérer avec les garde-côtes américains, Ottawa a officiellement demandé à Washington de ne pas utiliser les renseignements canadiens dans le cadre d’opérations létales.
L’Allemagne et la Suisse ont également appelé à une solution pacifique à l’escalade de la situation.