Dans une lettre officielle adressée au Conseil de sécurité de l'ONU, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, condamne les États-Unis pour leur rôle dans l'agression militaire israélienne contre l'Iran en juin, après que le président américain a reconnu sa responsabilité dans ces frappes.
La lettre de M. Araghchi, adressée mardi au secrétaire général de l'ONU, citait une déclaration de Trump du 6 novembre, dans laquelle ce dernier affirmait : « Israël a attaqué [l'Iran] en premier. Cette attaque a été très, très puissante. J'en étais pleinement responsable. »
Araghchi souligne qu’en vertu du droit international ces propos constituaient une preuve évidente du contrôle et de la direction exercés par les États-Unis sur les frappes militaires menées par le régime israélien.
La lettre faisait référence à des communications antérieures envoyées par la République islamique d'Iran au Conseil de sécurité les 13, 22 et 28 juin, dans lesquelles Téhéran avait protesté contre les « actes d'agression flagrants » menés par les États-Unis et Israël entre le 13 et le 24 juin contre le territoire iranien.
M. Araghchi rappelle que ces attaques ont visé des civils, des infrastructures et des installations, y compris des sites nucléaires pacifiques sous la surveillance de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), faisant plus de 1 100 morts et de nombreux blessés; ces frappes ont aussi violé plusieurs cadres juridiques, notamment l'article 2, paragraphe 4, de la Charte des Nations unies, les résolutions de l'AIEA et la résolution 487 (1981) du Conseil de sécurité.
M. Araghchi souligne que la responsabilité de ces violations incombe non seulement au régime sioniste, mais aussi aux États-Unis, qui, selon les aveux de Trump, ont dirigé et contrôlé l'agression israélienne.
Dans sa lettre, M. Araghchi exige que les États-Unis réparent entièrement les dommages matériels et moraux causés, conformément au droit international.
La missive note également que Trump et d'autres responsables américains portent une responsabilité pénale individuelle pour des crimes de guerre, y compris le crime d'agression, les attaques délibérées contre des civils, le ciblage de hauts responsables militaires, ainsi que les attaques contre des hôpitaux, des centres médiatiques, des prisons et des infrastructures énergétiques.
La lettre souligne également que la responsabilité s'étende aux autorités israéliennes pour avoir commandé, ordonné, facilité ou commis des crimes de guerre.
« La République islamique d'Iran se réserve le droit plein et incontestable d'engager, par tous les moyens juridiques disponibles, des poursuites pour établir la responsabilité des États et des individus responsables et à obtenir des indemnisations pour les dommages subis », note encore la lettre.
M. Araghchi a conclu en exhortant le secrétaire général de l'ONU et le Conseil de sécurité à prendre les mesures appropriées pour garantir que les États-Unis et le régime israélien rendent des comptes, soulignant la nécessité de traduire en justice les auteurs de ces crimes.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a demandé que la lettre soit diffusée comme document officiel du Conseil de sécurité, renforçant ainsi l'appel de l'Iran à une reconnaissance internationale et à une réponse aux violations commises.
