Le mouvement Jihad islamique palestinien affirme que le plan en 20 points de Donald Trump que le président américain prétend viser à mettre fin au génocide perpétré par le régime israélien à Gaza, sert en réalité les intérêts stratégiques de Tel Aviv.
Le porte-parole du Jihad islamique Mohammed al-Hajj Musa a fait ces déclarations mercredi au journal Palestine Today concernant la proposition qui avait été transmise fin septembre.
« La proposition de Trump est vague et sert les objectifs stratégiques de l'occupation », a-t-il déclaré.
Le Hamas, principal mouvement de résistance à Gaza, et le régime israélien sont parvenus à un accord lors de pourparlers indirects en Égypte début octobre, visant à mettre en œuvre la première phase du plan.
Conformément à l'accord, le Hamas doit libérer tous les captifs israéliens restants à Gaza et transférer le contrôle du territoire à un organe technocratique palestinien.
Or, le mouvement a libéré tous captifs israéliens encore en vie et a remis les corps des captifs tués, à l'exception de ceux dont les restes ont été ensevelis sous des tonnes de débris résultant des frappes israéliennes féroces.
Le Hamas s'efforce chaque jour depuis la mise en œuvre de l'accord de récupérer les corps restants.
Le porte-parole du Jihad islamique a également noté que la Résistance a aussi « fait preuve d'une grande flexibilité concernant l'administration de la bande de Gaza ».
« Nous saluons l’administration de la bande de Gaza par un gouvernement technocratique issu d’une décision nationale palestinienne indépendante. »
Les responsables palestiniens ont toutefois averti que cette proposition ignore les questions fondamentales de l'occupation israélienne, de la responsabilité pour les crimes de guerre et du droit des Palestiniens à l'autodétermination et à une indemnisation.
Plus tôt ce mois-ci, Washington a fait circuler un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies proposant la création d'une soi-disant « Force internationale de stabilisation (FIS) » à Gaza pour au moins deux ans.
Les responsables ont exprimé leur inquiétude quant au fait que de telles mesures constituent une tentative de remplacer une occupation par une autre, en troquant simplement les bottes israéliennes contre des bottes étrangères.
Musa a affirmé : « La force acceptable dans la bande de Gaza doit avoir un mandat du Conseil de sécurité et disposer d'une durée et d'une autorité spécifiques. »
« La Résistance maintient sa position de rejet de toute force extérieure à ce cadre. »
Le responsable du Jihad islamique a réitéré ses réserves quant à la proposition américaine, affirmant que Washington cherche à « étrangler Gaza politiquement et humanitairement ».
Il s'est également alarmé du fait que l'armée israélienne ait refusé de s'engager dans les procédures de retrait convenues ou dans le protocole humanitaire et ait continué à violer l'accord de cessez-le-feu.
Des centaines de Palestiniens ont été tués depuis la mise en œuvre de l'accord lors de frappes israéliennes qui, selon les experts, continuent de suivre un schéma génocidaire.
Les victimes font partie des plus de 69 000 Gazaouis que la guerre génocidaire israélienne a tués depuis son début en octobre 2023.
