Israël a lancé, jeudi 7 novembre, une nouvelle vague de frappes aériennes sur le sud du Liban, quelques heures seulement après avoir émis des ordres d’évacuation pour plusieurs villages et villes de cette région.
Selon les médias libanais, des sites situés dans le district de Toura et les villages de Taybeh, Aita al-Jabal, Aita al-Chaab, Tayr Debba et Zawtar al-Sharqiya, dans le sud du Liban ont été bombardés. Les forces d’occupation israéliennes ont ensuite procédé à une frappe de drone sur la ville de Kfar Dounin.
⚠️🇱🇧 Les forces israéliennes lancent des avertissements d’évacuation avant le bombardement prévu de la ville frontalière de Taybeh et de Tayr Deba au Liban pic.twitter.com/ijrrkTvG14
— Press TV Français (@fr_presstv) November 6, 2025
L’Agence nationale d’information du Liban (NNA) a fait état de nouveaux raids israéliens près des villes de Toura et d’Aabbasiyyah dans la région de Tyr et dans la région méridionale de Taybeh.
Les médias locaux ont également signalé le vol à basse altitude d’un avion de combat israélien au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth.
Une scierie située entre les villes de Toura et d’Abbasiyyah a été attaquée, où au moins une personne a été tuée lors de l’attaque.
▶️ Le moment où la frappe aérienne israélienne touche un bâtiment dans la ville de Tayr Diba, au sud du Liban pic.twitter.com/bm2fIdc77q
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Le ministère libanais de la Santé a indiqué que les frappes israéliennes menées jeudi sur six localités du sud du pays, malgré le cessez-le-feu, ont fait un mort et neuf blessés.
Le président libanais dénonce « un crime à part entière »
Joseph Aoun a jugé, jeudi dans un communiqué, que les attaques israéliennes dans le sud du pays constituaient « un crime à part entière, non seulement au regard du droit international humanitaire qui criminalise le fait de cibler des civils, de les terroriser et de les contraindre à fuir leurs foyers, mais également un crime politique odieux ».
« Près d’un an s’est écoulé depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, et pendant cette période, Israël n’a ménagé aucun effort pour démontrer son rejet de tout règlement négocié entre les deux pays (…). Votre message a été reçu », a-t-il dénoncé.
Les attaques israéliennes ont également été condamnées par les forces intérimaires des Nations unies au Liban (FINUL), déployée dans le sud du pays qui a jugé, jeudi sur X, que les « multiples attaques aériennes » menée par l’armée israélienne et constatées par ses casques bleus dans les localités de Tayr Debba, Al-Taybeh et Aïta Al-Jabal, constituaient « des violations manifestes de la résolution 1701 du Conseil de sécurité ».
« Toute action militaire, en particulier lorsqu’elle atteint un tel niveau de destruction, menace la sécurité des civils et compromet les progrès accomplis vers une solution politique et diplomatique », a-t-elle rappelé.
« Nous appelons Israël à cesser immédiatement ces attaques et toutes les violations de la résolution 1701, a-t-elle conclu. De même, nous exhortons les acteurs libanais à s’abstenir de toute riposte susceptible d’envenimer davantage la situation. »
Les Libanais du Sud réitèrent leur engagement envers la Résistance
Farid Nanoo, maire de Tayr Debba dans le district de Tyr, a déclaré lors d’un entretien avec la chaîne d’information libanaise Al Mayadeen que la poursuite des frappes israéliennes n’a pas pu « effrayer la population locale ».
« L’ennemi n’a toujours pas compris que ses attaques et ses frappes n’effraient pas notre peuple et que nous resterons sur nos terres », a-t-il ponctué, démentant ainsi les informations selon lesquelles les frappes israéliennes pousseraient les habitants à fuir la région.
« Contrairement aux affirmations diffusées par des médias occidentaux, personne de notre ville ni des régions voisines n’a quitté son domicile », a-t-il assuré.
Nanoo a indiqué que des équipes, en étroite collaboration avec les habitants, avaient entamé les opérations de déblaiement et que l’électricité et les communications seraient rétablies dans les prochaines heures.
Le Hezbollah reste résolu à défendre le Liban
Dans un communiqué publié jeudi, le mouvement de résistance libanaise Hezbollah a juré de résister aux agressions israéliennes.
« Nous affirmons notre droit légitime de résister à l’occupation et à l’agression et de soutenir notre armée et notre peuple pour protéger la souveraineté de notre pays », peut-on lire dans le communiqué.
Le mouvement a rejeté fermement toute négociation politique avec Israël, affirmant que de telles discussions « ne serviraient pas l’intérêt national ».
Dans une lettre adressée au gouvernement libanais, le Hezbollah avait déjà rejeté l’idée de son désarmement dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu de novembre 2024 avec Israël, qualifiant d’« inacceptables » de telles exigences. Le Hezbollah a insisté sur le fait qu’il ne céderait pas au « chantage et à l’extorsion » d’Israël.