Les États-Unis ont transmis lundi soir aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution prévoyant la création d’une force internationale à Gaza pour au moins deux ans, face à la méfiance des Palestiniens envers toute ingérence étrangère dans la bande de Gaza.
Selon Axios, citant une copie du projet, la « Force internationale de stabilisation » (abrégée en ISF) serait formée par les États-Unis, la Turquie, le Qatar et l’Égypte, les pays qui ont supervisé les négociations ayant abouti à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu entre le régime israélien et le mouvement de résistance Hamas à Gaza le mois dernier.
Cet accord vise à mettre en œuvre la première phase du plan en 20 points proposé par le président américain Donald Trump, qui, selon lui, vise à mettre fin à la guerre génocidaire menée depuis plus de deux ans par le régime israélien à Gaza.
Conformément au projet, les pays concernés coordonneraient leurs efforts de déploiement de la force avec le soi-disant « Conseil de la paix » (abrégé en BoP en anglais).
Un responsable américain a déclaré à Axios que la « Force internationale de stabilisation » seraient une « force de maintien de l'ordre et non une force de maintien de la paix ».
Le projet de résolution stipule que la création de l'ISF (Force internationale de stabilisation) doit se faire en étroite coordination avec le régime israélien et l’Égypte, pays pourtant critiqué pour sa coopération avec Tel-Aviv dans le cadre du blocus de Gaza.
Selon le texte proposé par les États-Unis, les forces de sécurité israéliennes assureront le processus de démilitarisation de la bande de Gaza, y compris la destruction et la prévention de la reconstruction » des infrastructures de résistance.
Les critiques soulignent que, malgré son insistance à affaiblir la Résistance, la proposition de Trump refuse d’aborder des questions majeures telles que l’occupation israélienne, la responsabilité et les droits des Palestiniens, notamment le droit à une indemnisation.
Le mois dernier, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens, Francesca Albanese, a condamné les États participants pour avoir approuvé la proposition, « malgré leur silence sur la fin de l’occupation, la garantie de la responsabilité et la mise en œuvre d’une justice transitionnelle ».
Elle a critiqué le plan pour « l’imposition d’un mécanisme temporaire de gouvernance étrangère impériale à Gaza qui, au lieu de réaliser le droit des Palestiniens à l’autodétermination, le compromet davantage ».
Les Palestiniens et leurs alliés ont vivement protesté contre toute ingérence étrangère dans la bande de Gaza, qui a déjà subi des décennies de massacres, de destructions et de sièges perpétrés par Israël avec le soutien de l’Occident.
En conséquence, ils ont exclu que le territoire tombe sous le contrôle étranger et ont critiqué la proposition de Trump de nommer l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, comme « conseiller » du soi-disant « Conseil de la paix » (BoP).
Un comité de technocrates palestinien, censé gouverner Gaza conformément à la proposition de Trump, devrait également être examiné et supervisé par le BoP.