Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a fustigé les récentes frappes aériennes américaines contre des embarcations dans les Caraïbes et dans le Pacifique qu'il a considérées comme allant au rebours du « droit international des droits de l’homme ».
« Plus de 60 personnes auraient été tuées dans une série d’attaques continues menées depuis le début du mois de septembre par les forces armées américaines contre des bateaux dans les Caraïbes et dans le Pacifique, soupçonnés d’être liées au trafic de drogue, dans des circonstances qui ne trouvent aucune justification en droit international », a déploré Volker Turk dans un communiqué publié le vendredi 31 octobre.
Le haut responsable onusien a qualifié ces frappes et leur « coût humain croissant » d’« inacceptables » et exhorté Washington à « mettre fin à de telles attaques et à prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher les exécutions extrajudiciaires de personnes à bord de ces embarcations, quels que soient les crimes dont elles sont accusées ».
Les États-Unis prétendent que ces opérations s’inscrivaient dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme, régies par le droit international humanitaire. Turk rappelle pourtant que la lutte contre le trafic transfrontalier de stupéfiants relève d’une « question d’application de la loi, encadrée par les limites strictes à l’usage de la force létale prévues par le droit international des droits de l’homme ».
« Sur la base des informations très limitées rendues publiques par les autorités américaines, il ne semble pas que les personnes présentes sur les bateaux visés aient représenté une menace imminente pour la vie d’autrui, ni que l’usage de la force armée létale à leur encontre ait été justifié au regard du droit international », soutient-il.
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Volker Turk a appelé à l’ouverture d’« enquêtes rapides, indépendantes et transparentes » sur ces frappes et a exhorté les États-Unis à lutter contre le trafic illicite par des interceptions, arrestations et poursuites menées dans le respect de la légalité, du droit à un procès équitable et de la procédure régulière.
