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Les États-Unis réduisent leur présence militaire en Europe tout en poussant les Européens à financer l’armement de Kiev

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Photo d'illustration. ©Gettyimages.ru

Les États-Unis ont décidé de revoir leur dispositif militaire en Europe de l'Est. Le ministère roumain de la Défense a confirmé mercredi que Washington allait suspendre la rotation d'une brigade américaine, opérant dans plusieurs pays du front oriental de l'Europe, membres de l'OTAN, mais sans toutefois complètement se désengager de la région.

« Nous ne parlons pas d'un retrait des forces américaines, a insisté le ministre de la Défense roumain, Ionut Mosteanu lors d'une conférence de presse. Nous parlons de la cessation de la rotation d'une brigade qui avait des éléments dans plusieurs pays de l'OTAN, y compris la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie ».

Une présence maintenue à 1 000 soldats

Après ce « réajustement », comme a tenu à nuancer un responsable de l'OTAN à l'AFP, environ 1 000 militaires américains resteront tout de même stationnés en Roumanie. Ils continueront à « dissuader toute menace et (représenter) une garantie de l'engagement des États-Unis envers la sécurité régionale », précise Ionut Mosteanu.

« Le drapeau américain restera présent », a-t-il déclaré.

De là à envisager une baisse des capacités stratégiques de l'OTAN dans un de ses points névralgiques depuis le début de la guerre en Ukraine ? Pas si sûr. « Le système de défense antimissile à Deveselu reste pleinement opérationnel. La base aérienne de Campia Turzii continue d'être un point essentiel pour les opérations aériennes et la coopération alliée, la base de Mihail Kogalniceanu continue d'être développée, et le drapeau américain restera présent sur ces trois sites », détaille le ministère de la Défense du pays qui partage deux frontières terrestres avec l'Ukraine.

Si la décision était attendue, elle résulte surtout des nouvelles priorités de l'administration américaine, qui souhaite encourager les Européens à prendre en main leur défense, notamment au travers des pressions de Donald Trump visant à octroyer 5 % de leur PIB à leurs dépenses militaires.

En parallèle, les États-Unis ont invité leurs alliés européens à contribuer au financement d’un vaste programme d’armement destiné à l’Ukraine.

Cette décision, prise par l’administration de Donald Trump, s’inscrit dans un processus de réévaluation globale de la présence des forces américaines dans le monde. Bucarest a précisé s’attendre à ce changement, soulignant que le dialogue avec Washington restait « permanent ».

Au début du mois de septembre, les États-Unis avaient déjà annoncé vouloir réduire certaines aides militaires destinées aux pays d’Europe de l’Est voisins de la Russie. L’objectif serait d’encourager les États européens à investir davantage dans leur propre défense.

En parallèle, les alliés européens s’apprêtent à financer l’achat d’armes américaines pour un montant avoisinant les deux milliards de dollars, destinées à soutenir l’Ukraine. Selon Matthew Whitaker, représentant permanent des États-Unis auprès de l’OTAN, les premiers fonds devraient être débloqués dans les mois à venir, et la rencontre des ministres des Affaires étrangères, prévue début décembre, devrait entériner l’accord.

Cette initiative s’appuie sur une liste prioritaire des besoins militaires de l’Ukraine, connue sous l’acronyme PURL, mise à jour par les autorités ukrainiennes. Cette liste regroupe, par tranches de 500 millions de dollars environ, les équipements jugés les plus urgents. Ensuite, les États membres de l’OTAN déterminent entre eux qui se charge de fournir ou de financer chacun des éléments. Une enveloppe initiale de deux milliards de dollars a déjà été attribuée, et les premières livraisons d’armes ont eu lieu à la mi-octobre.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV