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L'attaque américaine sur un centre de détention de migrants à Saada pourrait être un crime de guerre (Amnesty International)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'armée américaine tue des dizaines de migrants africains lors d'une frappe aérienne sur le centre de détention du gouvernorat de Saada au Yémen, le 28 avril 2025. ©Getty Images

Une nouvelle enquête menée par Amnesty International montre qu'une frappe aérienne américaine contre un centre de détention de migrants à Saada, dans le nord-ouest du Yémen, le 28 avril 2025, qui a tué et blessé des dizaines de migrants africains, constitue une attaque indiscriminée et s'apparente à un crime de guerre.

L'enquête fournit des preuves irréfutables que les États-Unis, en menant cette attaque, n'ont pas respecté leur obligation, en vertu du droit international humanitaire, de faire la distinction entre les biens de caractère civil et les objectifs militaires.

« Les témoignages bouleversants des survivants dressent un tableau clair d'un bâtiment civil, bondé de détenus, bombardé sans distinction. Il s'agit d'un manquement grave des États-Unis à l'une de leurs obligations fondamentales en vertu du droit international humanitaire : faire tout ce qui est en leur pouvoir pour vérifier si la cible attaquée était un objectif militaire », a déclaré Kristine Beckerle, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

L'enquête d'Amnesty International n'a trouvé aucune preuve que le centre de détention pour migrants ait constitué un objectif militaire. Par ailleurs, les survivants ont déclaré que le centre de détention était un espace ouvert, ce qui leur permettait de voir toutes les personnes présentes dans le bâtiment, qui étaient toutes des migrants détenus.

Presque tous les 15 survivants interrogés par Amnesty International ont déclaré qu'ils dormaient lorsqu'ils ont entendu le bruit d'une explosion à proximité, entre 4h et 4h30 du matin. Il s'agissait très probablement d'une frappe aérienne américaine sur une autre structure du complexe pénitentiaire de Saada, qui a eu lieu quelques minutes plus tôt.

Selon les images satellite, un autre bâtiment, situé à environ 180 mètres de l'endroit où les migrants étaient détenus, a été touché et détruit le même jour. Il s'agissait d'un bâtiment de l'administration pénitentiaire.

Selon les autorités yéménites, 61 migrants africains ont été tués et 56 autres blessés lors des frappes américaines.

L’attaque américaine a également infligé de lourds dommages à la population civile. Selon Amnesty International, sur les 15 survivants interrogés, 14 ont subi de blessures graves et irréversibles — amputations, lésions nerveuses, traumatismes crâniens, vertébraux ou thoraciques. Deux migrants ont été amputés des jambes, un autre de la main, tandis qu’un quatrième a perdu un œil.

« Les États-Unis doivent mener une enquête rapide, approfondie, indépendante, impartiale et transparente sur la frappe aérienne contre le centre de détention pour migrants de Saada et en rendre les résultats publics. Les survivants de cette attaque méritent justice. Ils doivent obtenir des réparations complètes, effectives et rapides, incluant la restitution des biens, une indemnisation, une réadaptation, la satisfaction des préjudices subis et des garanties de non-répétition, par le biais d'un mécanisme efficace et accessible », a déclaré Kristine Beckerle, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV