Ce vendredi 24 octobre, des dizaines de soignants se sont rassemblés devant le CHU Saint-Pierre pour dénoncer les attaques des forces israéliennes contre les hôpitaux et le personnel médical à Gaza. Seize autres hôpitaux belges ont participé à l’action, ainsi que des maisons médicales.
Ce vendredi 24 octobre, plusieurs hôpitaux et centres médicaux se sont mobilisés afin de dénoncer la situation à Gaza, et plus particulièrement les attaques israéliennes envers le système de santé. Cette action a été menée suite à l’appel de six organisations humanitaires : Amnesty International, Caritas International, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières, Oxfam et Viva Salud.
Au CHU Saint-Pierre, des dizaines de soignants et représentants des organismes se sont réunis, munis de pancartes indiquant « cibler un hôpital, c’est ruiner notre humanité ».
La date du 24 octobre n’a pas été choisie par hasard. Elle marque les deux mois de l’attaque israélienne contre l’hôpital Nasser situé dans la bande de Gaza. Au moins 20 personnes ont été tuées le 24 août dernier, dont cinq journalistes. « Choisir cet événement, c’est presque un prétexte », indique un représentant d’Amnesty International. « On voit tellement de drames qu’on aurait pu prendre d’autres jours. Ce que nous observons depuis 2 ans à Gaza est inacceptable. On ne peut pas rester indifférent face à cette manière de restreindre l’accès au soin », poursuit-il.
Trois messages sont au cœur de l’action menée par ces six organisations. Premièrement, réaffirmer « plus jamais ça ». Ensuite, insister sur la nécessité de réinstaurer l’accès à l’aide humanitaire à Gaza, et enfin « que justice soit faite » face aux crimes commis, et donc que les responsables soient sanctionnés.
Après une minute de silence observée à la mémoire des soignants tués à Gaza, plusieurs prises de parole ont été prononcées. Pour Médecins Sans Frontières, le message est clair : « les attaques contre les hôpitaux et le personnel médical sont des crimes de guerre ». « Plus de 1700 travailleurs de santé ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre, dont 15 membres MSF. Nous avons peur », déplore l’organisme. Plus de 800 attaques contre le système de santé (hôpitaux ou ambulances ciblées) ont été comptabilisées à Gaza depuis deux ans.
Du côté de Médecins du Monde, la situation des femmes à Gaza a également été mise en lumière. « Autour de 40% des femmes allaitantes sont mal nourries », indique un représentant.
Plusieurs médecins ont également pris la parole, dont Hanne Bosselaers, généraliste qui était présente à bord de la Global Sumud Flotilla. « On nous a kidnappés », a-t-elle insisté. Le médecin a été interceptée par les forces israéliennes le 7 octobre dernier avec d’autres membres de son équipage, dont le rappeur Youssef Swatt’s. Ils ont été relâchés quelques jours plus tard. « Ce que vous faites ici, ça arrive jusqu’à Gaza, et ça leur redonne espoir », a-t-elle conclu.
Un médecin du CHU Saint-Pierre indique également qu’une pétition sera envoyée à la direction de l’hôpital afin de demander de cesser toute collaboration avec des entreprises israéliennes.