Après l’annonce par Donald Trump de mesures coercitives visant Rosneft et Lukoil, les deux plus grands groupes pétroliers russes, Vladimir Poutine y a réagi. Il a déclaré que ces mesures étaient sérieuses, mais n'auraient pas un impact significatif sur l'économie du pays.
Lors d’un échange avec des journalistes, jeudi 23 octobre, le président russe a décrit ces sanctions comme une « tentative de pression » et une « démarche inamicale » de Washington, ajoutant que « ces mesures n’auront pas d’impact majeur sur l’économie russe ».
Il a reconnu que ces mesures sont certes sérieuses, mais ne remettent pas en cause la stabilité de la Russie.
Mercredi, le département du Trésor américain a ordonné le gel de tous les avoirs des deux sociétés sur le sol américain et interdit à toute entreprise des États-Unis de commercer avec elles.
Washington les a accusées de financer les efforts destinés à la guerre en Ukraine, tout en appelant la Russie à mettre fin à ce conflit.
Ces mesures marquent la première action de ce type depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Toujours mercredi, les États membres de l’UE ont approuvé de nouvelles sanctions contre la Russie. Ce 19e train prévoit notamment l'interdiction pour les États membres d'acheter du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) russe d’ici la fin 2026. 117 navires supplémentaires, supposés appartenir à une « flotte fantôme » de pétroliers russes, tombent sous le coup des sanctions européennes.
Sur le plan énergétique, Poutine a mis en garde contre les efforts occidentaux visant à remplacer le pétrole russe. Selon lui, une telle substitution est irréaliste à court terme et pourrait provoquer un déséquilibre global.
« Sans hydrocarbures russes, les marchés connaîtront une hausse brutale des prix », a-t-il martelé.
Il a rappelé que la Russie, comme l’Arabie saoudite, exporte plus de pétrole qu’elle n’en consomme, contrairement aux États‑Unis qui restent dépendants des importations.
Par ailleurs, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a dénoncé cette démarche « exclusivement contre-productive » en réponse à Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, qui s’est dite « très heureuse » de cette décision « révolutionnaire ».
Zakharova a affirmé que la Russie avait développé « une immunité solide contre les restrictions occidentales ».
De son côté, Dmitri Medvedev, vice‑président du Conseil de sécurité russe, a qualifié les sanctions américaines d’« acte de guerre » et accusé Donald Trump de s’« aligner sur l’Europe folle ».
Cela intervient alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué un « pas très important », espérant que ces mesures « fonctionneront enfin » pour freiner les revenus pétroliers russes.
Les mesures coercitives de Donald Trump ont aussi suscité l’opposition de Pékin, qui a qualifié ces sanctions d’« unilatérales » et rappelé qu’elles « ne reposent pas sur le droit international ».
La Chine a en outre critiqué de nouvelles mesures européennes visant douze entreprises chinoises accusées d’aider Moscou à contourner les restrictions.
Donald Trump, qui doit rencontrer le président chinois Xi Jinping le 30 octobre, a déclaré que ce dernier pourrait exercer « une grande influence » sur Vladimir Poutine pour favoriser un règlement du conflit en Ukraine.