Un sondage INSA pour le journal Bild vient de révéler une forte opposition en Allemagne au maintien de l'aide sociale, Bürgergeld, pour les réfugiés ukrainiens : 66% des Allemands y sont opposés. L'enquête montre également que 62% des citoyens souhaitent le retour des hommes ukrainiens aptes au service militaire dans leur pays d'origine.
Deux tiers, soit 66 %, de la population allemande se sont prononcés contre le maintien de l'aide sociale (Bürgergeld) aux réfugiés ukrainiens, a rapporté le journal Bild le 18 octobre, en se référant aux résultats d'un sondage réalisé par l'institut sociologique INSA. Seule 17 % de la population est favorable au maintien des versements.
Bild souligne que les autorités allemandes dépensent environ 6,3 milliards d'euros par an pour verser l'allocation Bürgergeld à 700 000 Ukrainiens. Or, seul un Ukrainien sur trois vivant en Allemagne a un emploi, et beaucoup de ceux qui sont arrivés depuis 2022 ne se sont pas intégrés au marché du travail, alors qu'environ 480 000 Ukrainiens sont en âge de travailler.
Selon le journal allemand, les sociologues ont également découvert que 62 % des Allemands pensaient que les hommes ukrainiens aptes au service militaire qui sont arrivés en Allemagne après le début du conflit devraient retourner dans leur pays d'origine. Seuls 18 % s'y opposent. Le sondage a été réalisé les 16 et 17 octobre auprès de 1 003 personnes.
Le Bürgergeld est le principal programme social allemand qui fournit une aide financière aux adultes incapables de subvenir à leurs besoins par le biais d'un emploi ou d'un programme d'assurance. Souvent décrit comme une mesure de dernier recours, il verse environ 563 euros par mois à un adulte seul, le loyer et les charges étant pris en charge séparément.
En Allemagne, les avantages accordés aux réfugiés ukrainiens sont de plus en plus critiqués. Au début du mois d'août dernier, le coprésident de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), Tino Chrupalla, a déclaré que de nombreux réfugiés ukrainiens recevaient « de manière injuste » l'allocation de base allemande Bürgergeld et « devraient retourner dans leur pays ».
À la fin du même mois, les autorités allemandes ont commencé à chercher à réduire les dépenses liées au Bürgergeld en introduisant des sanctions plus sévères pour les bénéficiaires qui refusent un emploi. Bild a alors indiqué que cette mesure visait à inciter à l'intégration sur le marché du travail et s'appliquerait notamment aux réfugiés ukrainiens.
Plus d'un mois plus tard, la décision concernant la réforme du Bürgergeld a été approuvée : début octobre, la coalition au pouvoir en Allemagne a convenu de remplacer l'allocation chômage par un nouveau programme d'aide, appelé garantie de base (Grundsicherung). Selon les nouvelles règles, le montant des prestations sera fortement réduit si le bénéficiaire manque des rendez-vous au centre pour l'emploi. En cas d'absence à trois rendez-vous, le versement de l'allocation sera intégralement suspendu.