Les Américains sont descendus en grand nombre dans les rues samedi pour faire entendre leur opposition à Donald Trump lors d'une journée de mobilisation nationale de grande envergure.
De New York à San Francisco en passant par Chicago et par La Nouvelle-Orléans ou encore dans de petites villes du centre des États-Unis, environ 7 millions de personnes ont pris part à plus de 2700 rassemblements, selon les organisateurs.
Cette coalition d'associations ralliées sous le slogan « No Kings » (« Pas de rois ») avait déjà tenu, mi-juin, une mobilisation très suivie le jour de l'anniversaire de Donald Trump, avec selon elles environ 5 millions de manifestants.
Il s'agissait néanmoins du plus grand mouvement de contestation observé dans le pays depuis le retour au pouvoir du républicain.
Dans d'imposants cortèges ou par dizaines sur le bord des routes, des Américains de tout âge se sont mobilisés en fin de semaine pour dénoncer ce qu'ils qualifient de « prise du pouvoir autoritaire » de Donald Trump et de ses proches.
« Ils sont en train de détruire la démocratie », dénonce Isaac Harder, un lycéen dans la capitale, Washington, où entre 8000 et 10 000 personnes ont manifesté, selon les estimations. « Ce n'est pas l'Amérique, c'est du fascisme ».
« No Kings » : Chicago théâtre d'une manifestation monstre anti-Trump
— Press TV Français (@fr_presstv) October 19, 2025
🎥🇺🇸 Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce samedi 18 octobre à Chicago, aux États-Unis, pour faire entendre leur opposition à la politique de Donald Trump. #NoKings #Trump pic.twitter.com/cW0Kj5Z1oS
« Nous sommes en pleine crise face à la cruauté de ce régime, à son autoritarisme, abonde Colleen Hoffman, une retraitée venue manifester à New York, où plus de 100 000 personnes ont défilé « pacifiquement », selon la police locale.
« Je crains que les États-Unis ne deviennent, comme c'est déjà le cas d'une certaine manière, un régime très cruel, malhonnête et autoritaire, où la dignité et les droits des personnes ne sont plus respectés ».
Au Texas et en Floride, fiefs des conservateurs, des manifestations se sont également tenues.
« Combattez l'ignorance, pas les migrants », pouvait-on lire aussi sur une pancarte à Houston, où près d'un quart de la population est composée d'immigrants, selon les données d'un groupe de réflexion spécialisé.
À travers le pays, diverses pancartes montrant Donald Trump dépeint en Staline, en reine d'Angleterre ou encore en Roi Soleil ont été observées dans les cortèges, où résonnaient des chants appelant Trump à quitter le pouvoir.
En réponse, le président américain a publié une série de vidéos générées par intelligence artificielle sur sa plateforme Truth Social, le représentant sous les traits d'un roi.
Dans l'une d'elles, il apparaît coiffé d'une couronne et aux commandes d'un avion de chasse qui largue ce qui semble être des excréments sur des manifestants anti-Trump.
Le président américain, qui avait menacé en juin de répondre aux manifestants avec une « très grande force », a seulement commenté cette semaine sur Fox News : « Je ne suis pas un roi » et est resté silencieux samedi.
Sur les réseaux sociaux, un compte affilié à son équipe de communication a quant à lui publié plusieurs photos et vidéos générées par l'IA le présentant en monarque.
▶️🇺🇸 Des centaines de milliers d'Américains marchent vers la Maison Blanche à Washington DC dans le cadre des manifestations nationales anti-Trump « No Kings ». pic.twitter.com/8Yl5WWX7Fd
— Press TV Français (@fr_presstv) October 18, 2025
Depuis son retour au pouvoir, en janvier dernier, Donald Trump a bouleversé l'équilibre démocratique américain en empiétant sur les pouvoirs du Congrès et des États et en menaçant ses opposants de représailles judiciaires.
« Comment cela a-t-il pu arriver? a demandé Jennifer Bryant, une avocate rencontrée à Houston, au Texas.
« Les choses changent si rapidement! Ils détruisent nos institutions, licencient des fonctionnaires et s'emparent des fonds publics. »
« Il viole complètement la loi et la Constitution », a dénoncé Ashley, 37 ans, une manifestante rencontrée dans le quartier de Forest Hills à New York.
« Il est urgent que tout le monde se mobilise et fasse tout son possible pour résister à la chute de la démocratie à laquelle nous assistons », a affirmé Hannah Foster, 41 ans, employée d'une entreprise de bijoux, présente dans le cortège de plusieurs milliers de personnes qui s'est élancé à la mi-journée à New York à partir de la célèbre place Times Square.
Cette nouvelle journée de mobilisation survient par ailleurs en pleine paralysie budgétaire de l'État fédéral et alors que Donald Trump a déployé des militaires dans plusieurs fiefs démocrates pour, selon lui, lutter contre l'immigration illégale et la criminalité.
En signe de contestation, plusieurs rassemblements se sont tenus dans les villes où il a envoyé la Garde nationale, telles que Washington, Chicago ou Los Angeles, où les organisateurs prévoyaient de défiler avec un ballon géant représentant le président américain comme un enfant portant une couche.
Plusieurs figures de gauche, comme Bernie Sanders ou encore le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer, étaient présentes dans les cortèges.
▶️🇺🇸 Des milliers de personnes participent au rassemblement anti-Trump « No Kings » organisé dans le Grant Park de Chicago. pic.twitter.com/YUWluhRvoD
— Press TV Français (@fr_presstv) October 18, 2025
« Ne laissez pas Donald Trump et les républicains vous intimider et vous réduire au silence », a exhorté tôt samedi Chuck Schumer dans un message sur X.
Un appel à manifester avait également été relayé par la candidate malheureuse à la présidentielle de 2024 Kamala Harris et la vedette d'Hollywood Robert De Niro.
La journée de mobilisation précédente avait aussi rassemblé plusieurs célébrités américaines, comme l'acteur Mark Ruffalo et l'humoriste Jimmy Kimmel, dont le talk-show a été temporairement suspendu sous la pression du gouvernement Trump.