Le 17 octobre 1961, marque un massacre colonial. Hier, l’Algérie a commémoré le 64e anniversaire du massacre perpétré par la police française contre des manifestants algériens à Paris, rassemblés pour réclamer l’indépendance de leur pays vis-à-vis du colonialisme français.
La commémoration a été marquée par une minute de silence observée dans tout le pays, conformément à une décision prise en 2021 par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Le 17 octobre 1961, sur ordre du préfet de police de Paris Maurice Papon, la police française a attaqué une manifestation pacifique de milliers d’Algériens. Des dizaines de manifestants ont été tués dans les rues et les stations de métro, tandis que d’autres ont été jetés dans la Seine, événement connu comme le « massacre de Paris 1961 ».
Dans un message au peuple algérien, le président Tebboune a souligné l’importance de cette date dans l’histoire de la glorieuse guerre de Libération nationale et mis en avant l’engagement, sans faille, de la diaspora dans le combat national libérateur.
« Le 17 octobre, nous ravivons le souvenir d’une journée gravée dans la mémoire nationale, témoignant de l’engagement des émigrés algériens en faveur de la glorieuse Révolution de libération nationale », a-t-il affirmé d’emblée.
« L’étau qui se resserrait sur un colonisateur cerné par la légitimité de la lutte et la justesse de la cause, le plongea, à cette étape de l’Histoire, dans l’hystérie, lorsque la police parisienne, sous les ordres du préfet de police de l’époque Maurice Papon, imposa un couvre-feu arbitraire aux membres de la communauté algérienne », a-t-il relevé non sans affirmer que « l’arrogance précipita le colonisateur dans l’abîme du crime et de la répression sauvage, s’attaquant à des foules pacifiques sorties manifester ».
Le Président a rappelé le tragique bilan de cette horrible répression, où « des manifestants furent noyés dans la Seine et d’autres brutalisés, torturés et transférés dans des camps ». « Le souvenir de ces sacrifices consentis par les enfants de la communauté demeure à jamais gravé dans les esprits », a-t-il assuré.
Cette commémoration survient dans un contexte de crise politique entre l’Algérie et la France, la plus grave depuis l’indépendance en 1962.
La crise a débuté en juillet 2024 après le rappel de l’ambassadeur algérien à Paris et a conduit à l’échange d’expulsions de diplomates et à une « guerre des visas » entre les deux pays.
Crise franco-algérienne : Emmanuel Macron tente à nouveau de renouer le dialogue avec Alger
Stéphane Romatet, l'ambassadeur de France à Alger, a participé vendredi aux commémorations du 17 octobre 1961. Une initiative qui vient de l'Élysée comme un nouveau geste d'apaisement envers Alger.
Faire oublier la crise franco-algérienne
Cela permet à Emmanuel Macron d'envoyer deux messages forts à son homologue algérien. Dans un premier temps, selon Le Figaro, le chef de l'État souhaite rappeler que la France n'oublie pas ce jour sombre de son histoire.
Et dans un second temps plus politique, il veut faire oublier la crise franco-algérienne.