L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que la propagation des épidémies dans la bande de Gaza était « hors de contrôle », alors que seuls 13 des 36 hôpitaux du territoire fonctionnent partiellement.
Le système de santé à Gaza « a été démantelé » et l’ampleur de la tâche est « colossale », a déclaré la directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale, Hanan Balkhi, dans un entretien avec l’AFP, mercredi 15 octobre.
« La propagation des maladies infectieuses est devenue hors de contrôle, qu’il s’agisse de la méningite ou du syndrome de Guillain-Barré -affection rare dans laquelle le système immunitaire du patient attaque les nerfs périphériques-, les diarrhées, les maladies respiratoires », a-t-elle dit. « Beaucoup d’enfants nés au cours des deux dernières années, n’ont, je suppose, reçu aucune dose de vaccins », a-t-elle ajouté.
La bande de Gaza, assiégée par Israël, est en proie à un désastre humanitaire après deux ans de guerre. Selon les données de l’OMS, la ville de Gaza dépend désormais de huit centres de santé fonctionnant partiellement, le nord de Gaza n’a qu’un seul centre et tous manquent de personnel médical « pour fournir des soins critiques ».
Les installations de santé à Gaza ont subi, depuis le 7 octobre 2023, plus de 800 attaques, selon les données des Nations unies.
Selon un récent rapport de l’OMS, un quart des blessés recensés depuis octobre 2023, soit environ 167.376 personnes, souffrent de handicaps permanents, dont un quart sont des enfants. Les besoins en santé mentale dans la bande de Gaza ont plus que doublé, mais « les services disponibles ne répondent pas à la demande », selon ce rapport.
Alors que les accès à la bande de Gaza restent très restreints malgré l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas entré en vigueur le 10 octobre, Hanan Balkhi a appelé les responsables israéliens à laisser plus de blessés partir en Cisjordanie ou dans les pays voisins pour recevoir des soins.
« Nous avons besoin de plus de carburant à Gaza. Nous avons besoin de plus de nourriture, de plus d’équipements médicaux, de médicaments, de secouristes et de médecins », a-t-elle dit. « Nous espérons vraiment que la paix durera pour pouvoir commencer à travailler ».
Le plan initial de réponse de l’OMS prévoit « un soutien immédiat aux centres de soins de santé » publics et spécialisés, « à ceux qui ont subi des blessures et des handicaps à vie, à la prise en charge de la santé mentale » et des syndromes de stress post-traumatique, a-t-elle précisé. Selon elle, la remise à niveau du système de santé nécessitera « des milliards de dollars et des décennies de travail ».
Malgré l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’armée israélienne poursuit ses frappes sur le territoire assiégé, faisant de nouvelles victimes civiles. Ces violations répétées assombrissent davantage la perspective d’une paix durable et ravivent les craintes d’une hausse du nombre de morts et de la destruction à Gaza.
Vendredi, les forces d'occupation israéliennes ont commis un nouveau massacre, tuant 11 membres d'une même famille, à l'est de la ville de Gaza. Parmi les victimes se trouvaient sept enfants et deux femmes.