Un haut responsable du Hamas affirme qu'Israël entrave les efforts visant à localiser et à restituer les corps des captifs israéliens à Gaza, imputant la responsabilité de la destruction massive du territoire et des récentes décisions de fermer le point de passage de Rafah et de réduire les livraisons d'aide humanitaire aux autorités israéliennes.
Ce responsable a indiqué que de nombreux captifs et leurs gardes palestiniens ont été tués lors des frappes militaires israéliennes, ce qui a entraîné une perte de communication avec les unités responsables des corps.
Il a imputé la responsabilité des décès et des corps disparus, qui seraient ensevelis sous les décombres avec des milliers de civils, au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à son cabinet et à l'armée du régime.
Le haut membre du Hamas a tenu ces propos lors d'une interview mardi, à la suite de la décision d'Israël de fermer le point de passage de Rafah et de réduire les livraisons d'aide humanitaire – des mesures qui, selon le Hamas, violent les termes du récent accord de cessez-le-feu.
La branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, avait déjà averti que les attaques israéliennes risquaient de tuer des captifs, mais les frappes se sont poursuivies sans relâche, a indiqué la source.
« La principale difficulté pour retrouver les corps est la perte de contact avec les gardes, car les Israéliens les ont tués », a-t-il ajouté.
Il a noté que la présence des forces israéliennes et leurs attaques aveugles ont compliqué la localisation des corps, exigeant davantage de temps et d'efforts.
Malgré les difficultés, le Hamas reste déterminé à restituer les dépouilles de tous les captifs et coopère avec les parties internationales impliquées dans l'accord, même en cas de modifications de dernière minute des listes de prisonniers.
Le Hamas a déjà rempli sa part du contrat en libérant les 20 captifs israéliens encore en vie et en livrant les quatre cercueils de captifs morts. Cependant, la date de restitution des corps des 28 captifs déclarés morts reste incertaine.
Israël a saisi l'occasion mardi pour renforcer son emprise sur Gaza en violant les termes de l’accord de cessez-le-feu récemment négocié, prétextant des retards dans la restitution des corps des captifs pour maintenir le point de passage de Rafah fermé et réduire de moitié l'acheminement de l'aide humanitaire vers le territoire assiégé.
Les forces israéliennes ont également tué au moins neuf personnes dans le territoire palestinien, mettant le cessez-le-feu à rude épreuve.
Alors que les médiateurs espéraient que le cessez-le-feu stabiliserait la situation sur le terrain, les dernières violations israéliennes ont marqué un retour aux moyens de pression, faisant craindre une reprise prochaine du génocide dans un contexte d'aggravation de la crise humanitaire.
Un responsable du Hamas a condamné la décision d'Israël de maintenir le point de passage de Rafah fermé, la considérant comme une grave violation de l'accord qui entraverait davantage les efforts de sauvetage et d'aide humanitaire, et a appelé les médiateurs à intervenir immédiatement pour résoudre la situation.
Israël a décidé de réduire de moitié le nombre de camions d'aide autorisés à entrer à Gaza, une décision confirmée par les Nations Unies.
Le COGAT, l'organisme militaire israélien chargé de surveiller les livraisons d'aide à Gaza, a également informé l'ONU qu'aucun carburant ni gaz ne serait autorisé à entrer sur le territoire, sauf pour des besoins spécifiques en infrastructures humanitaires.
Il a imputé au Hamas la décision de limiter le nombre de camions d'aide à 300 par jour, invoquant la lenteur de la libération des corps des captifs.
« Le Hamas a violé l'accord concernant la libération des corps des prisonniers détenus dans la bande de Gaza. En conséquence, les dirigeants politiques ont décidé d'imposer un certain nombre de sanctions liées à l'accord humanitaire conclu », a prétendu le COGAT dans une note.
Un jour après avoir accueilli tous les captifs israéliens vivants, Israël a annoncé que le point de passage de Rafah resterait fermé jusqu'à mercredi, restreignant ainsi l'acheminement de l'aide humanitaire essentielle vers Gaza, en violation de l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas.