Le ministre iranien des Affaires étrangères a réprimandé Donald Trump pour sa politique belliciste en Asie de l’Ouest, affirmant que le président américain ne peut pas prétendre rechercher la paix dans la région tout en poursuivant des politiques d’agression et en s’alignant sur les « criminels de guerre ».
Dans un message publié lundi 13 octobre sur X, Abbas Araghchi a qualifié d’« un gros mensonge » la récente affirmation de Trump selon laquelle Téhéran était à quelques semaines de développer une arme nucléaire avant l’agression américano-israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que des intérêts israéliens étaient à l’œuvre pour encourager Washington avec de faux renseignements.
« Il est désormais plus que clair que le président des États-Unis a été mal informé et croyait que le programme nucléaire pacifique de l’Iran était sur le point d’être militarisé ce printemps », a déclaré Araghchi.
« C’est tout simplement un gros mensonge, et il aurait dû être informé qu’il n’y a aucune preuve de cela, comme l’ont confirmé ses propres services de renseignement », a indiqué Araghchi.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que Trump était arrivé au pouvoir en s’engageant à mettre fin à « la tromperie en série d’Israël envers les présidents américains » et à arrêter l’implication de l’Amérique dans des « guerres éternelles » conçues par des bellicistes qui sabotent depuis longtemps la diplomatie avec l’Iran.
« Le véritable tyran du Moyen-Orient, Monsieur le Président, est le même acteur parasitaire qui intimide et exploite depuis longtemps les États-Unis », a-t-il déclaré en faisant référence à Israël.
Le diplomate iranien a condamné les États-Unis pour leur implication directe dans les frappes aériennes sur les villes iraniennes plus tôt cette année, qui ont tué plus de mille civils, dont des femmes et des enfants.
« Il y a aussi la question de savoir comment la nation iranienne peut être amenée à accorder du crédit à un rameau d’olivier tendu par la même main qui a été impliquée dans le bombardement de maisons et des zones urbaines à travers l’Iran il y a seulement quatre mois », a déclaré Araghchi.
Selon ses dires, il apparaît difficile de qualifier de « président de la paix » celui qui attise le feu des conflits sans fin et apporte son soutien à des criminels de guerre. « M. Trump doit choisir : incarner soit un président de paix, soit un président de guerre - les deux qualités étant inconciliables », a-t-il fait remarquer.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a répondu aux déclarations du président américain Donald Trump qui se présente comme un artisan de la paix au Moyen-Orient, notamment à travers ses annonces conjointes avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la construction d’une « paix durable » dans la région.
M. Abbas Araghchi a réaffirmé la position constante de Téhéran en déclarant que l’Iran demeurait ouvert à un « engagement diplomatique respectueux et mutuellement bénéfique », tout en précisant que la République islamique ne saurait accepter ni menaces ni intimidation.
Faisant référence aux représailles de l’Iran contre Israël lors de l’agression de 12 jours en juin, le diplomate a souligné : « Nobles héritiers d’une civilisation ancienne et riche, le peuple iranien répond à la bonne volonté par la bonne volonté. Nous savons aussi parfaitement comment résister et combattre l’injustice et l’imposition, comme en témoigne l’expérience douloureuse acquise par le malheureux belliciste de Tel-Aviv.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a également fait écho à un point d’accord avec Trump, affirmant que l’Iran ne devrait pas être utilisé comme excuse dans le processus de normalisation israélo-arabe.
« Nous partageons avec le président Trump cette conviction que l’Iran ne saurait constituer un prétexte à la normalisation des relations avec Israël », a-t-il noté.
Le diplomate a toutefois ajouté : « Lorsque certains envisagent de sacrifier la cause palestinienne pour s’allier à un régime aux appétits expansionnistes dévorant la région, qu’ils aient au moins le courage d’en assumer l’entière responsabilité devant leurs peuples de ne pas blâmer les autres. »
