Les économies d’Afrique subsaharienne devraient connaître une croissance de 3,8 % cette année, selon le rapport du mois d’octobre de la Banque mondiale. Il s’agit d’une hausse notable par rapport aux prévisions d’avril, qui étaient de 3,5 %.
L’amélioration des perspectives de croissance découle essentiellement du reflux de l’inflation, qui soutient la reprise de la consommation privée et de l’investissement. La région reste cependant exposée à des risques baissiers liés au protectionnisme commercial de l’administration américaine, au resserrement de l’offre de financement extérieur et au niveau élevé de surendettement.
Dans son rapport intitulé Africa’s Pulse, la Banque mondiale précise que la croissance devrait continuer à s’accélérer pour atteindre une moyenne annuelle de 4,4 % sur la période 2026-2027, soit un taux supérieur à la prévision de 4,3 % annoncée en avril.
Les perspectives de croissance pour 2025 ont été relevées pour 30 économies sur les 47 que compte la région, y compris des économies majeures telles que l’Éthiopie (+0,7 point), le Nigeria (+0,6 point) et la Côte d’Ivoire (+0,5 point), qui enregistrent des améliorations significatives.
En revanche, les prévisions ont été revues à la baisse pour l’Angola, le Botswana, le Mozambique, le Sénégal et la Zambie.
La hausse attendue de la croissance à l’échelle régionale cette année repose en grande partie sur l’amélioration des termes de l’échange dans plusieurs pays, favorisant la stabilisation, voire l’appréciation des monnaies locales. La décrue de l’inflation dans de nombreux États a permis un assouplissement progressif de la politique monétaire, renforçant le pouvoir d’achat des ménages et ouvrant la voie à de nouvelles baisses des taux d’intérêt. Ces conditions soutiennent la reprise de la consommation privée et de l’investissement.
Après avoir culminé à 9,3 % en 2022, le taux d’inflation médian en Afrique subsaharienne est descendu à 4,5 % en 2024 et devrait se stabiliser entre 3,9 % et 4 % par an sur la période 2025-2026. Le nombre de pays affichant une inflation à un seul chiffre est passé de 27 en 2022 à 37 en 2025-2026. Au total, près de 60 % des pays de la région ont enregistré un ralentissement de l’inflation cette année comparativement à l’année précédente. Toutefois, neuf pays à savoir l’Angola, l’Éthiopie, le Ghana, le Malawi, le Nigeria, São Tomé-et-Príncipe, le Soudan, la Zambie et le Zimbabwe devraient encore connaître des taux d’inflation à deux chiffres.
Parallèlement, les principales devises régionales se sont appréciées ou sont restées stables par rapport aux devises fortes, portées par des conditions financières plus souples. À titre d’exemple, le cedi ghanéen s’est apprécié de 20 % par rapport au dollar américain au cours des huit premiers mois de 2025, tandis que le kwacha zambien a gagné 16 % face au billet vert depuis le début de l’année. Ces évolutions ont permis une diminution des prix intérieurs des carburants et des produits alimentaires dans la plupart des pays.
En outre, le rapport note que l’Afrique subsaharienne semble bien placée pour absorber l’impact de l’augmentation des droits de douane imposés par les États-Unis, compte tenu de la réorientation de ses échanges vers d’autres marchés.