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La Colombie expulse les diplomates israéliens après l’attaque contre la Flottille Sumud

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président colombien, Gustavo Petro. ©AA

La Colombie a expulsé les diplomates du régime israélien en réaction à l’agression de l’armée israélienne contre la flottille internationale d’aide humanitaire Sumud en route vers Gaza, tout en appelant à l’emprisonnement du président américain pour être complice dans le génocide en cours dans la bande côtière assiégée.

Jeudi, le président Gustavo Petro a ordonné l’expulsion de l’ensemble de la délégation diplomatique israélienne à Bogota, notamment en réaction à l’arrestation par les forces israéliennes de deux activistes colombiennes qui se trouvaient à bord de la flottille.

Les détenues ont été identifiées comme Manuela Bedoya et Luna Barreto, qui tentaient de livrer de l’aide de première nécessité à la population de la bande de Gaza dans le cadre de la flottille mondiale Sumud – une flotte de 50 navires transportant des militants venus de plusieurs pays.

Les femmes ont été arrêtées alors que la flottille se trouvait à 150 milles nautiques des côtes de Gaza.

L’attaque, lancée mercredi, a vu les navires de guerre israéliens intercepter plusieurs bateaux de la flottille, monter à bord et placer en détention l’équipage ainsi que les journalistes qui les accompagnaient en état d'arrestation.

Cette situation survient alors que le régime israélien continue d’utiliser la famine comme arme de guerre, en imposant un blocus quasi total au territoire palestinien.

Des organisations de défense des droits de l’homme dénoncent cette méthode qui constitue un moyen de maximiser les pertes humaines et les souffrances, dans le cadre de la guerre de génocide menée contre Gaza depuis octobre 2023.

Lire aussi: Des navires de la marine israélienne s’approchent de plusieurs bateaux de la Flottille Global Sumud

Sur X (anciennement Twitter), Petro a dénoncé ces détentions comme « un nouveau crime international commis par [le Premier ministre israélien] Benjamin Netanyahu ».

Il a annoncé que le ministère colombien des Affaires étrangères intenterait des poursuites, y compris devant les tribunaux israéliens, et a exhorté les juristes internationaux à soutenir l’équipe juridique colombienne.

Le président colombien a également déclaré que « l’accord de libre-échange avec Israël est immédiatement dénoncé ».

S’adressant récemment au Conseil de sécurité de l’ONU, Petro a lancé un appel audacieux et inédit en faveur de « la formation d’une armée forte de nations qui n’admettent pas le génocide ».

« Nous devons rassembler les armes et les armées. Nous devons libérer la Palestine », a-t-il soutenu.

Les États-Unis, principal allié du régime israélien, ont ensuite révoqué son visa, ce à quoi Petro a répondu : « Je m’en fiche. »

La Colombie avait déjà rompu ses relations diplomatiques avec le régime de Tel-Aviv en mai 2024, en réaction au génocide à Gaza, mais la décision de jeudi va encore plus loin en ordonnant le départ des derniers représentants diplomatiques israéliens.

Mercredi, Petro a évoqué le soutien politique, militaire et de renseignement sans précédent des États-Unis au génocide qui a jusqu'à présent coûté la vie à plus de 66 100 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants.

A lire: Le président colombien réagit à la révocation de son visa américain pour ses critiques contre Israël

S’adressant aux journalistes, il a déclaré que si le président américain Donald Trump continuait d’être complice d’un génocide, comme il l'est jusqu'à aujourd'hui, il ne mériterait rien d’autre que la prison, et que son armée ne devrait pas lui obéir.

Le président colombien a aussi averti engager des poursuites judiciaires devant la Cour pénale internationale (CPI) contre Washington et le régime de Tel-Aviv.

« Les États-Unis et Israël ne sont pas parties prenantes au Statut de Rome de la CPI, mais la Colombie, elle, l’est », a-t-il fait savoir.

« Le Statut de Rome définit les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les crimes internationaux », a-t-il indiqué. « Toute personne, quelle que soit sa nationalité, jugée par ces tribunaux, peut être arrêtée par n’importe quel pays si elle y transite. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV