Le président colombien Gustavo Petro a rejeté la décision des États-Unis de révoquer son visa, déclarant qu'il « s'en moquait ». Il a également fustigé Washington pour ce qu'il a qualifié de violation du droit international en raison de ses critiques sur la guerre israélienne à Gaza.
« Je n'ai plus de visa pour aller aux États-Unis. Peu importe. Je n'ai pas besoin de visa (… ) car je suis non seulement citoyen colombien, mais aussi citoyen européen, et je me considère vraiment comme une personne libre dans le monde », a écrit Petro sur les réseaux sociaux samedi.
Il a ajouté que la révocation de son visa pour avoir dénoncé le génocide palestinien à Gaza montre que les États-Unis ne respectent pas le droit international.
« Les missiles ne devraient pas tomber sur la population civile de Gaza »
Petro a condamné la politique étrangère américaine, attaquant ses tactiques de guerre et de bombardement de populations innocentes.
« L'humanité exige la fin du crime contre l'humanité à Gaza. Nous ne pouvons pas permettre que des bébés soient assassinés à Gaza. »
« Les missiles ne doivent pas tomber sur la population civile de Gaza, [...] ni sur les agriculteurs qui tentent de survivre. [...]Ils ne devraient pas s'abattre sur les migrants qui partent parce qu'ils ne supportent pas la pauvreté. Les migrants ne sont pas des criminels et ne méritent pas la peine de mort ; s'y soumettre est un crime contre l'humanité », », a-t-il écrit sur X.
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Condamnant vivement les agressions militaires israéliennes à Gaza, le président colombien a rejoint les voix internationales qui accusent Israël de commettre un génocide. Une récente enquête de l'ONU a confirmé ces accusations.
Jeudi dernier, lors de l'Assemblée générale des Nations unies, Gustavo Petro s'est adressé aux manifestants pro-palestiniens devant le siège de l'ONU à New York. Il a appelé à la création d'une « armée de sauvetage du monde qui aura pour première tâche de libérer la Palestine » et exhorté les soldats américains à « ne pas viser l'humanité avec leurs fusils. « Désobéissez à l'ordre de Trump! Obéissez à l'ordre de l'humanité! »
En réponse à la révocation du visa du président Petro, le ministère colombien des Affaires étrangères a publié un communiqué condamnant cette mesure comme un abus d’outils diplomatiques.
La diplomatie colombienne a déclaré que le recours à des restrictions de visa en guise de représailles porte atteinte à l'esprit des Nations unies, qui garantit l'indépendance des États membres et protège la liberté d'expression.
« L’ONU devrait trouver un pays hôte complètement neutre… qui permettrait à l’organisation elle-même de délivrer l’autorisation d’entrer sur le territoire de ce nouvel État hôte », a soutenu le ministère colombien des Affaires étrangères.