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Les États-Unis et leurs alliés ont opposé leur veto au report des sanctions contre l'Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Russie et la Chine ont voté pour reporter la réimposition des sanctions des Nations Unies contre l'Iran, New York, le vendredi, 26 septembre 2025.©UN PHOTO

Les États-Unis et leurs alliés ont opposé leur veto à un projet de résolution visant à retarder l’activation du snapback, le mécanisme de rétablissement automatique des sanctions levées en 2015 dans le cadre de l’accord nucléaire entre la République islamique d'Iran et le groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne).

Déposé par la Chine et la Russie, le projet de résolution a recueilli quatre voix pour, de la part de la Russie, de la Chine, de l’Algérie et du Pakistan.

Le Danemark, la France, la Grèce, le Panama, la Sierra Leone, la Slovénie, la Somalie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont voté contre. La Guyane et la République de Corée se sont abstenues.

Selon l'ONU, « le mécanisme dit de « snapback » reste [maintenant] en vigueur, ce qui entraînera la réimposition des sanctions à Téhéran ce week-end, après la fin du Plan global d’action commun (PGAC) ».

Le PGAC est le nom officiel de l’accord nucléaire, qui a été approuvé par le Conseil de sécurité sous la forme de la résolution 2231.

L'accord avait permis la levée des sanctions qui avaient été imposées à l'Iran par le Conseil de sécurité et les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, sur fond d'accusations infondées concernant le programme nucléaire pacifique de Téhéran.

Ces sanctions ont été appliquées contre l’Iran bien que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n'ait jamais réussi à trouver la moindre preuve de « déviation » dans le programme nucléaire iranien.

En 2018, les États-Unis se sont retirés du PGAC de manière unilatérale et illégale et ont réimposé les sanctions que l'accord avait levées.

En 2020, Washington est allé plus loin en tentant de déclencher unilatéralement le snapback.

A lire: Le ministre iranien des Affaires étrangères critique sévèrement l'E3 pour ses sanctions « illégales et irresponsables »

Après le retrait des États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont eux aussi opté pour un non-engagement vis-à-vis de la République islamique d'Iran en suspendant leurs échanges commerciaux avec Téhéran.

Le vote de vendredi a eu lieu après que le trio ait lancé sa propre tentative d'activer le « snapback » le 28 août.

Les alliés occidentaux ont répété leurs accusations concernant les activités nucléaires de l'Iran pour justifier leur volonté de rétablir les sanctions, faisant fi de l'absence de toute preuve de déviation, fournie par l’AIEA, qui avait, d'ailleurs, soumis la République islamique d'Iran aux inspections les plus intrusives de son histoire.

Plus encore, ils ont constamment refusé de reconnaître leurs nombreux exemples de non-engagement envers le PGAC.

Quant à l'Iran, il a observé une année entière de « patience stratégique » après le retrait des États-Unis – la première violation sérieuse de l'accord nucléaire – avant de riposter progressivement, conformément à son droit légal inscrit dans l'accord lui-même.

En même temps, la République islamique d'Iran a exprimé sa volonté de participer au dialogue et de s'engager dans des négociations pour résoudre la situation créée par l'intransigeance des pays occidentaux.

Téhéran a même fait preuve de bonne volonté en refusant d'exclure catégoriquement des négociations avec la troïka européenne, même après les attaques illégales et non provoquées du régime israélien et des États-Unis contre des installations nucléaires iraniennes clés en juin, ce qui a, naturellement, rendu impossible la poursuite des inspections par l'AIEA comme auparavant.

Lire aussi: Les E3 commettent une grave erreur de calcul en invoquant le snapback contre l'Iran (Araghchi)

Le dernier geste de bonne volonté de l'Iran date du 9 septembre, lorsqu'il a signé un accord-cadre avec l'AIEA pour reprendre la coopération avec l'agence, suspendue après ces attaques.

Or, le vote de vendredi intervient malgré les mises en garde des responsables iraniens, notamment le président Massoud Pezeshkian, le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi et le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, Ali Larijani, qui ont fermement averti les États-Unis et leurs alliés contre le déclenchement du « snapback ».

Araghchi a prévenu qu’un tel vote entraînerait l’abrogation de l’accord avec l’AIEA, tandis que le président iranien Massoud Pezeshkian a déclaré que le dialogue diplomatique n'aurait aucun sens si le groupe E3 composé de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne rétablissait les sanctions contre Téhéran.

Jeudi à New York, lors d'une rencontre avec des militants anti-guerre, le président iranien a qualifié la perspective de réimposition des sanctions d'« importune », rappelant à la fois que les mesures coercitives ne signifieraient pas « la fin du chemin ».

« L’Iran ne s’y soumettra jamais », a-t-il affirmé en référence aux interdictions, précisant que la République islamique « trouvera le moyen de sortir de toute situation [indésirable] ».

La Chine exprime ses « profonds regrets » 

Réagissant au vote, l'ambassadeur adjoint de la Chine à l'ONU, Geng Shuang, a exprimé son « profond regret » pour l’échec de l’adoption du projet de résolution, soulignant que le dialogue et la négociation étaient les « seules options viables » pour sortir de la situation créée par les mesures occidentales.

Il a exhorté les États-Unis à « faire preuve de volonté politique » et à « s’engager sans équivoque à s’abstenir de nouvelles frappes militaires contre l’Iran ».

Geng a également appelé le trio européen à s’engager de bonne foi dans des efforts diplomatiques et à abandonner leur approche consistant à faire pression sur l’Iran par des sanctions et des mesures coercitives.

Lire plus: La Chine et la Russie rejoignent l'Iran pour rejeter la décision de l'E3 de rétablir les sanctions de l'ONU contre Téhéran

La Russie critique les États-Unis et leurs alliés pour leur manque de « courage et de sagesse »

L'ambassadeur adjoint de la Russie à l'ONU, Dmitry Polyanskiy a déploré qu'« un certain nombre de collègues du Conseil de sécurité n'aient pas été en mesure de rassembler le courage ou la sagesse pour soutenir notre projet. »

« Nous espérions que nos collègues européens et les États-Unis réfléchiraient à deux fois et choisiraient la voie de la diplomatie et du dialogue plutôt que leur chantage maladroit », a-t-il fait remarquer.

Une telle approche, a-t-il précisé, « ne fait qu’aggraver la situation dans la région ».

Avant le vote, le vice-représentant russe à l’ONU a estimé que le projet « offre une marge de manœuvre pour rechercher une solution acceptable pour tous ».

« C’est un moment de vérité pour chacun des membres du Conseil de sécurité, et nous espérons, chers collègues, que vous ferez le bon choix », a-t-il déclaré.

Il a déploré que l'Iran ait fait tout ce qu'il pouvait pour convaincre les Européens, mais que les puissances occidentales aient refusé de faire des compromis.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV