L’agression illégale lancée par Israël et les États-Unis contre la République islamique, constitue une « trahison grave » de la diplomatie et les efforts déployés en faveur de la paix, lorsque Téhéran s’est engagé dans les négociations, a déclaré le président iranien Massoud Pezeshkian, lors de son discours prononcé ce mercredi 24 septembre devant l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le président Pezeshkian a ouvert son allocution en affirmant que le fondement de toutes les religions divines repose sur cette maxime d’or : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse ».
« Est-ce que c’est l’état de notre monde? Penchons-nous sur les deux dernières années. Le monde a connu le génocide à Gaza, la destruction de maisons et la famine dans la bande de Gaza, la violation répétée de la souveraineté nationale du Liban, la destruction des infrastructures en Syrie, les attaques contre la population du Yémen, l’atteinte à l’intégrité territoriale des États, ainsi que de ciblage des dirigeants politiques et tout cela avec l’appuie du régime le plus armé du monde et sous le ptérexte de la défense légitime. Accepteriez-vous de telles choses pour vous-mêmes ? », a-t-il déploré.
Évoquant le martyr de plus de 65 000 Palestiniens innocents dans la bande de Gaza, ravagée par la guerre, le président iranien a appelé tous les pays à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à ces crimes pour qu’ils ne se produisent nulle part dans le monde.
Faisant référence aux frappes aériennes israélo-américaines contre l’Iran qui ont fait plus de 1 000 victimes, parmi lesquelles des commandants militaires, des scientifiques nucléaires et des civils, le président iranien a déclaré que ces attaques ont porté un coup dur à la confiance internationale et aux perspectives mêmes de la paix dans la région.
Au cours de son discours, le président iranien a brandi un livret répertoriant les civils iraniens tués par les frappes israéliennes durant le conflit de juin affirmant que les sionistes avaient commis de tels crimes au « nom de la paix et de la sécurité ».
S’adressant à ceux qui ont commis ces crimes, le président Pezeshkian a précisé que l’Iran, la civilisation la plus ancienne du monde s’est toujours dressé contre les « orages de l’histoire ».
Selon ses mots, le peuple iranien a prouvé à maintes reprises qu’il ne s’inclinerait jamais devant les agresseurs. Et se tient aujourd’hui encore digne grâce à sa cohésion et à foi nationale. Lors de la guerre de 12 jours, le peuple patriotique de l’Iran a brisé les calculs illusoires des envahisseurs. En dépit des sanctions les plus sévères et des tentatives répétées, de semer la division, la nation iranienne s’est rangée derrière ses forces armées, dès le premier coup de feu.
Plus loin dans ses remarques, le président iranien a fait référence au projet absurde du « Grand Israël », affirmant que « nul au monde n’est à l’abri des visées expansionnistes du régime sioniste ». Cette politique agressive repose sur la coercition et la tyrannie, a-t-il ajouté.
En outre, M. Pezeshkian a indiqué que la République islamique d’Iran cherche une région plus puissante.
« Dans une région forte, il n’y a pas de place pour les massacres et les effusions de sang. C’est pourquoi l’Iran plaide depuis des décennies pour une région exempte d’armes nucléaires ».
Ailleurs dans ses remarques, il a fait part de l’activation par la troïka européenne — l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni — du mécanisme de retour automatique des sanctions des Nations Unies a l’encontre de l’Iran, appelé snapback.
Après avoir échoué pendant dix ans à respecter leurs engagements et à mettre à genoux le peuple iranien, les pays européens ont réactivé les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, suspendues en vertu de l’accord nucléaire de 2015, connu sous le nom du Plan global d’action commun (PGAC), a-t-il affirmé.
Dans le cadre de cette décision qui a été prise sur ordre des États-Unis, les Européens « ont ignoré la bonne foi, ont contourné les obligations légales, se sont faussement présentés comme des parties de bonne foi à l’accord et n’ont pas jugé suffisants les efforts sincères déployés par l’Iran ». Tout cela, d’après lui, dans le but de détruire le PGAC qu’ils considéraient eux-mêmes comme leur plus grand acquis diplomatique.
« Cette démarche illégale, rejetée par une partie des membres du Conseil de sécurité, n’a aucune légitimité internationale et ne sera pas soutenue par la communauté internationale », a-t-il ajouté.
En outre, il a réitéré que la République islamique d’Iran n’a jamais recherché et ne recherchera jamais à développer l’arme nucléaire, conformément à la fatwa (décret religieux) émise par le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei.
« Alors qu’Israël est à l’origine de la déstabilisation de la région, c’est l’Iran qui est sanctionné », a-t-il déploré.
Pour conclure, M. Pezeshkian a fait allusion à la volonté de la République islamique de promouvoir la paix et la stabilité dans la région.
