La justice espagnole va collaborer avec la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice pour enquêter sur les crimes de guerre commis par Israël dans la bande de Gaza.
Le procureur général de l’État espagnol, Alvaro Garcia Ortiz – plus haut magistrat du parquet et nommé sur proposition du gouvernement de coalition de gauche du socialiste Pedro Sánchez – a publié un décret décidant la création d’une équipe de travail chargée d'enquêter sur des « violations graves du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire ».
Son objectif sera de « recueillir des preuves et de les mettre à disposition de l’organe compétent », a précisé le parquet général. Cette initiative « répond à la recommandation du rapport de la Commission d’enquête internationale indépendante (COI) des Nations unies sur le territoire palestinien occupé, qui exhorte les États parties à coopérer avec l’enquête du parquet de la Cour pénale internationale ».
Les résultats de l’enquête devront être communiqués à la Cour internationale de justice et au parquet de la Cour pénale internationale.
Par ailleurs, la police espagnole a déjà remis au parquet un rapport qui contiendrait des preuves de la commission des crimes contre l’humanité en raison d’indices clairs de « génocide ».
Quelques heures après l’annonce du parquet général, le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a soutenu l’action de la justice espagnole en estimant « raisonnable » et « nécessaire » d’enquêter sur les crimes commis à Gaza face au « génocide » et à la « barbarie » dont est victime sa population.
L’Espagne a affiché son soutien à la cause palestinienne, avec des manifestations massives à Madrid et dans d’autres villes pour dénoncer la guerre génocidaire israélienne à Gaza.
Ce pays fait par ailleurs partie de ceux qui ont rejoint la procédure lancée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice, accusant Israël de commettre un génocide dans la bande de Gaza.
En tant qu’État partie à la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du génocide, l’Espagne a décidé d’intervenir officiellement en juin 2024 dans le cadre de la plainte déposée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice et dans laquelle Israël est accusé de commettre un génocide dans la bande de Gaza.