L’ambassadeur d’Iran auprès des organisations internationales à Vienne a accusé les États-Unis d’exercer des pressions politiques sur les pays pour bloquer le soutien à une résolution interdisant les attaques contre des installations nucléaires pacifiques.
Le projet, soumis par l’Iran et cinq autres pays à la 69e conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), appelle à l’interdiction de toute attaque ou menace contre les sites nucléaires dans le cadre des garanties de l’AIEA.
Reza Najafi a déclaré ce mardi 16 septembre que les États-Unis n’avaient aucun argument valable contre la résolution, qui est ancrée dans des normes internationales de longue date, notamment la résolution 487 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a condamné la frappe israélienne de 1981 sur le réacteur nucléaire irakien.
Il a déclaré que les principes de la résolution sont conformes à la Charte des Nations unies, au Statut de l’AIEA et au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), et ont déjà été approuvés lors des conférences d’examen du TNP.
Najafi a noté que le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a affirmé, bien que de manière inadéquate, qu’aucune attaque ne devrait avoir lieu en aucune circonstance.
Il a averti que les attaques contre des installations contenant des matières nucléaires pourraient avoir des conséquences dévastatrices sur l’environnement et la santé publique.
Cette résolution fait suite à l’agression américano-israélienne contre l’Iran en juin, qui a visé les installations nucléaires du pays.
L’Iran affirme que les attaques contre ses installations nucléaires sécurisées ont mis en danger le personnel, la sécurité des matières nucléaires, l’environnement et la crédibilité du régime de non-prolifération.
L’Iran a sollicité le soutien international à la résolution, ses ambassadeurs ayant rencontré les ministères des Affaires étrangères dans différentes capitales, et des consultations similaires ayant lieu à Téhéran.
Malgré un large consensus sur les principes de la résolution, Najafi a déclaré que la pression politique avait conduit certains pays à s’abstenir de la soutenir. Jusqu’à présent, seuls cinq pays, outre l’Iran, ont approuvé le projet.
L’envoyé iranien a ajouté qu’il n’était pas encore clair dans quelle mesure la pression américaine influencerait le vote final, prévu pour le 18 septembre.
Il a déclaré que la raison dicte le soutien à la résolution, même si la raison ne prévaut pas toujours en politique internationale.
Najafi a cité deux années de crimes israéliens contre les Palestiniens, en particulier les femmes et les enfants, qui n’ont pas été traités par la communauté internationale.
Il a critiqué le système international de l’après-Seconde Guerre mondiale pour avoir concentré le pouvoir entre les mains de quelques États, citant le veto américain au Conseil de sécurité comme un obstacle même aux résolutions de cessez-le-feu les plus élémentaires.
L’Iran, ainsi que la Biélorussie, la Chine, la Russie, le Venezuela et le Nicaragua, a soumis le projet de résolution à la Conférence générale de l’AIEA.
Elle souligne la nécessité d’interdire toute attaque ou menace contre les installations nucléaires pacifiques dans le cadre des garanties de l’AIEA, considérant de telles actions comme une violation grave du droit international et une menace pour la paix et la sécurité mondiales.
La 69e Conférence générale de l’AIEA s’est ouverte lundi et se déroulera jusqu’au 19 septembre.