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L’Iran salue la rencontre « productive » entre Araghchi et Kallas et exhorte l’UE à reconsidérer son approche conflictuelle

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï.

Pour Téhéran, la rencontre du ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi avec la chef de la politique étrangère de l’UE, Kaja Kallas, à Doha au Qatar, a été « productive » et l’opportunité de faire avancer une série de points et d’idées.

Au sujet de cette rencontre qui a eu lieu jeudi dernier, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a indiqué lors de sa conférence de presse hebdomadaire ce lundi que des points et des idées ont été abordés entre les deux parties, et a exprimé l’espoir que « les Européens reconsidéreront leurs méthodes en comprenant correctement les conséquences et les effets de l’approche conflictuelle ».

L’Iran utilise chaque opportunité « pour faire avancer ses intérêts, exprimer ses demandes et mettre en garde contre les conséquences de l’abus du mécanisme de snapback, réimposition automatique des sanctions abrogées du Conseil de sécurité, par les trois pays européens », toujours selon le porte-parole de la diplomatie iranienne.

En août, le trio européen a déclenché le mécanisme dit de « snapback » en vertu de la résolution 2231, qui ouvre une période de 30 jours avant le rétablissement des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU contre l’Iran, précédemment levées.

En réponse à une question sur une récente déclaration de Kallas selon laquelle l’alliance entre la Chine, la Russie et l’Iran constitue un « défi direct » à « l’ordre international fondé sur des règles », Baghaï a déclaré que cette question « devrait être examinée dans le contexte de l’hostilité des pays occidentaux envers tous leurs concurrents ».

Il a demandé à quelles règles spécifiques Kallas faisait référence, si ces mêmes règles pouvaient être utilisées pour justifier les attaques illégales américano-israéliennes contre l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale d’autres nations.

Il a ajouté que « ces revendications n’ont pas leur place au sein de la communauté internationale », elles représentent la continuation d’une approche hostile envers les concurrents et les nations indépendantes qui ne recherchent que le progrès et le développement en fonction de leurs intérêts nationaux.

« Pas de discussions » sur les capacités de défense

Concernant les conséquences d'un éventuel retour des sanctions du Conseil de sécurité, M. Baghaï a déclaré que le ministère des Affaires étrangères est tenu d'utiliser des outils diplomatiques pour prévenir les incidents qui ne sont pas dans l'intérêt national.

« L’Iran ne négociera en aucune circonstance sur ses capacités et ses moyens de défense ». « C'est un principe indiscutable et intouchable », a-t-il déclaré.

La nation iranienne ne permettra aucune négociation ni aucun dialogue sur les moyens nécessaires « pour défendre la souveraineté, la dignité, l'indépendance et la sécurité du pays », a-t-il ajouté.

Le calendrier des prochaines négociations de l'AIEA reste inconnu, Téhéran finalisant ses conclusions

Concernant le prochain cycle de négociations avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le diplomate iranien a noté qu'aucun délai précis n'avait pas encore été fixé.

« Le troisième cycle de négociations s'est terminé samedi et les autorités compétentes à Téhéran examinent les résultats de ces pourparlers ». « Nous attendons la conclusion finale et, sur cette base, nous annoncerons la prochaine étape », a-t-il précisé.

L'AIEA reconnaît la nécessité de connaître le point de vue de l'Iran

Concernant la position de l'Iran sur le rapport de l'AIEA, M. Baghaï a déclaré que l'Iran avait examiné le rapport de l'Agence et exposerait ses positions sous la forme d'un mémorandum à l'agence et aux États membres de son Conseil des gouverneurs.

« L'Agence a compris que les modalités de mise en œuvre des engagements iraniens en vertu du mécanisme de garanties ne peuvent pas être similaires à celles de la période précédant l'agression américano-israélienne », a ajouté le diplomate.

« Il est inédit que les installations nucléaires d'un pays sous la supervision de l'AIEA soient attaquées et qu'il n'existe aucun protocole ou méthode d'inspection dans de telles circonstances », a-t-il noté.

Le 13 juin 2025, Israël a lancé une agression contre l’Iran, déclenchant une guerre de 12 jours qui a fait au moins 1 064 morts, dont des commandants militaires, des scientifiques nucléaires et des citoyens.

Les États-Unis sont également entrés en guerre en bombardant trois sites nucléaires iraniens, ce qui constitue une grave violation du droit international.

Le 24 juin, grâce à ses opérations de représailles, Téhéran a réussi à imposer un arrêt de l’agression terroriste au tandem israélo-américain.

M. Baghaï a par ailleurs affirmé que l’AIEA avait désormais compris qu’il était nécessaire d’entendre et de prendre en compte les points de vue de l’Iran sur cette question.

Les récentes accusations britanniques s’inscrivent dans une « politique traditionnelle »

En réponse aux récentes accusations britanniques contre l’Iran, M. Baghaï a déclaré que de telles allégations n’étaient pas « nouvelles ».

Le gouvernement britannique a affirmé jeudi être déterminé à contrecarrer ce qu’il appelle « l’escalade des menaces iraniennes sur le territoire britannique », citant « des cyberattaques et l’utilisation de mandataires criminels pour mener des attaques. »

« Cette approche doit être considérée dans le cadre de la politique traditionnelle de la Grande-Bretagne qui consiste à accompagner les États-Unis dans l’exercice de pressions sur la République islamique d’Iran », a-t-il expliqué.

« Une politique que nous connaissons tous, et dont l’opinion publique iranienne est également parfaitement consciente, compte tenu de l’histoire des interventions britanniques. Par conséquent, toutes ces accusations sont rejetées sans réserve et dénuées de tout fondement », a conclu le diplomate iranien.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV