Le représentant permanent de l’Iran auprès des Nations Unies, Amir Saïd Iravani, a déclaré jeudi lors de l’Assemblée générale de l’ONU que les récentes attaques américano-israéliennes contre les sites nucléaires pacifiques du pays violaient la charte de l’ONU. Il a exhorté la communauté internationale à condamner les contrevenants au droit international.
L’Assemblée générale des Nations Unies a tenu ce mercredi 3 septembre une réunion de haut niveau pour célébrer la Journée internationale contre les essais nucléaires.
Notant que l’occasion vise à rappeler aux nations du monde les conséquences catastrophiques des essais nucléaires sur les êtres humains, l’environnement, la paix et la sécurité internationales, l’ambassadeur iranien a évoqué de nouvelles formes de risques nucléaires, notamment les attaques délibérées contre les installations nucléaires.
« Les dangers posés par les essais nucléaires ne se limitent pas aux seules explosions délibérées ; la menace ou l’usage de la force contre des installations nucléaires comporte des risques tout aussi graves. »
Les récentes attaques israélo-américaines « irréfléchies » contre les installations nucléaires iraniennes, qui fonctionnent sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et sont exclusivement consacrées à des fins pacifiques, attirent l’attention sur cette préoccupation urgente, toujours selon le diplomate iranien.
Les attaques de juin constituent « une violation flagrante du droit international, y compris des principes de la charte des Nations Unies », et sont considérées comme « une attaque directe contre les fondements du multilatéralisme », a-t-il déclaré. Elles constituent également une « grave menace » pour la paix et la sécurité internationales et sapent la confiance dans le régime de non-prolifération et de désarmement nucléaires, a ajouté l’envoyé iranien à l’ONU.
Évoquant les frappes israéliennes contre les villes iraniennes abritant des stations du Système de surveillance international (IMS), M. Iravani a indiqué que ces « actions illégales » sont tout aussi alarmantes, « elles mettent en péril la sécurité et l’intégrité de ces installations et la vie de leur personnel technique, et portent atteinte à l’infrastructure même qui sous-tend le régime de vérification mondial ».
« La communauté internationale doit donc condamner sans équivoque ces actions, exiger que ceux qui violent le droit international rendent des comptes et renforcer les protections juridiques des installations nucléaires », a-t-il souligné. « Les responsables [de telles actions] doivent savoir qu’ils ne peuvent pas bénéficier de l’impunité pour de telles violations graves. »
« Ce serait une hypocrisie flagrante et une pratique de deux poids, deux mesures que de condamner les essais nucléaires tout en fermant les yeux sur des actions qui entraînent des conséquences similaires. »
L’envoyé iranien a par ailleurs souligné que « garder le silence sur les nouveaux risques nucléaires serait une trahison envers la mémoire des victimes des essais nucléaires ».
« Les attaques contre des installations nucléaires protégées non seulement violent les droits inaliénables d’un État souverain, mais discrédite le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). »
« Si les installations nucléaires pacifiques ne peuvent plus être considérées comme à l’abri de la menace ou de l’usage de la force, quel sens restent-ils aux garanties promises par le Traité ? » s’est-il interrogé.
Le 13 juin, Israël a lancé une agression flagrante et non provoquée contre l’Iran, déclenchant une guerre de 12 jours qui a tué au moins 1 064 personnes dans le pays, dont des commandants militaires, des scientifiques nucléaires et des civils ordinaires.
Les États-Unis sont également entrés en guerre en bombardant trois sites nucléaires pacifiques iraniens, ce qui constitue une grave violation du droit international.
Le 24 juin, l’Iran, grâce à ses opérations de représailles réussies contre le régime israélien et les États-Unis, a réussi à imposer un arrêt de cette agression terroriste.
