Une cinquantaine d’organisations et d’acteurs et actrices de la société civile se sont rassemblés place du Luxembourg à Bruxelles pour s’opposer à l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay).
Près de 200 personnes étaient réunies jeudi 4 septembre, vers 17h30 (heure locale) devant le Parlement européen pour exprimer leur opposition à l’accord commercial UE-Mercosur, l’accord qui vise à supprimer des droits de douane actuellement élevés et permettre à l’UE d’exporter vers les pays du Mercosur, des voitures, des machines, etc.
« On revient place du Luxembourg pour rappeler notre opposition à un accord que l’on juge toxique », a déclaré Timothée Petel, chargé de communication pour la FUGEA (Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs).
Mercredi, la Commission européenne avait approuvé le texte. Cependant, il doit être soumis à l’approbation des États membres.
« Hier, d’une technique sournoise, la commission a fait en sorte que l’accord ne devra plus être ratifié dans les parlements nationaux, et au Parlement wallon », a analysé M. Petel. Florian Poncelet, président de la Fédération des Jeunes Agriculteurs (FJA), présent à la manifestation, en appelait également aux autorités belges.
« Aujourd’hui la Belgique va s’abstenir. On aimerait mieux un non catégorique ». Pour les manifestants, leurs demandes restent sans réponse à ce stade.
Sophie Wintgens, chargée de recherche sur le Commerce pour le CNCD-11.11.11, a insisté sur l’urgence d’un texte réécrit.
« Il faut écouter les citoyens. Cet accord est néfaste. Il faut absolument le modifier. Il faut rendre, a minima, le chapitre sur le commerce et le développement durable contraignant pour limiter les impacts environnementaux et sanitaires », a-t-elle déclaré.
Timothée Petel a toutefois présenté une position plus radicale : « La demande est simple. L’accord est tellement dangereux, il faut stopper sa ratification et reprendre tout ça d’une page blanche. »
La manifestation s’est ponctuée par la mise à terre d’un bonhomme de paille géant, qui représentait l’accord. Réunis en demi-cercle, plusieurs représentants agricoles tirent sur des ficelles placées tout autour, jusqu’à renverser les meules et le dessin. « L’accord tombera plus vite qu’il ne le pense !», scande un agriculteur. Sur place, en tout cas, la Fédération wallonne de l’agriculture l’assure : il y aura d’autres actions, et la mobilisation continue. « L’accord n’est pas entériné. Jusqu’à la fin, on ne lâchera pas ».