Le Parlement iranien a averti mardi 2 septembre qu’une réponse ferme et proportionnée serait apportée en cas d’activation du mécanisme de retour automatique des sanctions, connu sous le nom de « snapback », par la troïka européenne.
Lors d’une séance à huis clos de près d’une heure et demie, les députés ont examiné les répercussions éventuelles de cette mesure jugée « anti-iranienne », notamment sur l’économie nationale et d’autres secteurs.
La troïka européenne – composée du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne, signataires de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 – avait annoncé la semaine dernière son intention d’invoquer cette clause, accusant la République islamique d’Iran d’un prétendu « non-respect significatif » de ses engagements.
Le mécanisme de « snapback », inscrit dans la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, prévoit qu’à l’expiration d’un délai de 30 jours, des sanctions d’avant l’accord de 2015 soient automatiquement rétablies contre l’Iran.
Le porte-parole du Conseil d’administration du Parlement iranien, Abbas Goudarzi, a affirmé que le Parlement examinerait dans les prochains jours l’ensemble des plans et propositions des députés, en étroite coordination avec le Conseil suprême de la sécurité nationale, afin de définir la réponse de l’Iran à l’activation du mécanisme de « snapback ».
« Les ennemis doivent comprendre que le Parlement, le gouvernement, le Conseil suprême de la sécurité nationale et toutes les institutions de l’ordre islamique sont unis et convergents à ce sujet ordonnés », a déclaré Goudarzi avertissant que la réponse de la République islamique d’Iran aux actions hostiles des ennemies sera proportionnée et dissuasive.
Il a également précisé que toutes les factions politiques du Parlement s’accordent sur le fait que la réponse de l’Iran doit être décisive, proportionnée et dissuasive, de manière à faire regretter à l’ennemi ses actions et à lui en faire supporter le coût. « Tous ces plans et propositions seront examinés et, en fin de compte, la décision nécessaire sera prise », a-t-il affirmé.
De son côté, le président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, a souligné mardi, lors d’une séance plénière, que la décision de la République islamique pour répondre à l’action illégale des E3 serait annoncée prochainement.
« Il est clair que les trois pays européens, en raison de leur non-respect de leurs engagements au titre de l’accord nucléaire de 2015, n’avaient aucun droit d’activer le mécanisme prévu au paragraphe 37 de l’accord, et qu’ils ont donc lancé illégalement le processus de rétablissement des sanctions », a déclaré Qalibaf.
Qalibaf a ajouté que « l’Iran doit prendre des mesures dissuasives pour rendre cette action illégale bien coûteuse aux parties européennes, afin de les contraindre à revenir sur leur décision ». Il a ajouté qu’une « position coordonnée de la République islamique d’Iran » serait annoncée et appliquée prochainement.
Dans une lettre datée du 28 août 2025, adressée au Conseil de sécurité de l’ONU et à son secrétaire général Antonio Guterres, le ministère iranien des Affaires étrangères a exhorté les membres du Conseil « à rejeter les manipulations politiques injustifiées et à défendre l’intégrité du droit international et l’autorité du Conseil de sécurité de l’ONU ».
De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé à ses homologues européens, lors d’un entretien téléphonique, que Téhéran « répondrait de manière appropriée à cette action illégale et injustifiée ».
La Russie et la Chine, tous deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et signataires de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, ont critiqué la décision des E3 d’invoquer le mécanisme de snapback contre l’Iran, mettant en garde contre les répercussions de plus de restrictions au programme nucléaire pacifique de la République islamique d’Iran.
En 2018, les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l’accord de 2015 et ont rétabli les sanctions secondaires illégales contre l’Iran et ont lancé une campagne dite de « pression maximale » contre Téhéran. Après le retrait des États-Unis, les signataires européens de l’accord n’ont pas respecté leurs engagements et n’ont fait aucun effort pour sauver l’accord de 2015.