Alors que l’Europe menace de rétablir des sanctions contre l’Iran, les présidents iranien et russe se sont entretenus par téléphone ce lundi 25 août pour aborder les derniers développements régionaux.
Lors de l’appel, le président iranien Massoud Pezeshkian a réitéré la ferme position du pays concernant le nucléaire, assurant que l’Iran « sur la base de ses principes idéologiques et de sa doctrine de défense, n’a jamais cherché et ne cherchera jamais à fabriquer des armes nucléaires », saluant la position de la Russie en faveur du droit de Téhéran à l’enrichissement de l’uranium et réitérant la ferme détermination de la République islamique à ne pas développer d’armes nucléaires.
Le président russe Vladimir Poutine a en effet réitéré la position de Moscou sur le droit absolu de l’Iran à enrichir de l’uranium et a exprimé l’espoir que les négociations sur la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies aboutiront à des résultats positifs.
Les deux présidents ont discuté d’autres questions d’intérêt commun lors de leur conversation téléphonique.
M. Pezeshkian a exprimé l’espoir que les accords conclus entre Poutine et le président américain Donald Trump lors du sommet très médiatisé et à enjeux élevés à Anchorage, en Alaska, à la mi-août, conduiraient à un règlement rapide de la crise en Ukraine.
Il a indiqué qu’il poursuivait personnellement l’accélération de la construction de la ligne ferroviaire Rasht-Astara, qui fait partie du corridor international de transport Nord-Sud (INSTC), et d’autres accords entre les deux pays.
« Outre son interaction bilatérale avec la Russie, l’Iran considère les organisations régionales et internationales telles que l’Union économique eurasienne, l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS comme des terrains appropriés pour la coopération avec les pays membres, en particulier la Russie et la Chine, afin de contrer efficacement l’unilatéralisme », a déclaré M. Pezeshkian.
Il a noté que lors de sa récente visite à Erevan, le Premier ministre arménien a assuré que les récents accords du pays avec l’Azerbaïdjan et les États-Unis ont pleinement pris en compte les considérations de l’Iran et de la Russie.
Le président iranien a fait allusion à un accord de paix négocié par les États-Unis entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan le 8 août, en vertu duquel un corridor de transport reliant l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan doit être établi.
En vertu de cet accord, l’Arménie a accordé aux États-Unis des droits exclusifs pour développer le corridor dans sa province méridionale de Syunik, qui borde l’Iran, pour relier l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan.
L’Iran s’oppose depuis longtemps à cette idée, affirmant qu’elle modifierait l’ordre géopolitique du Caucase du Sud et restreindrait la capacité de l’Iran à utiliser les réseaux de transport de la région.
« Je crois que le format de coopération 3+3 avec la participation de l’Iran et de la Russie sera un mécanisme plus efficace et efficient pour résoudre les problèmes dans la région du Caucase », a-t-il estimé.
Lors de l’appel téléphonique, Vladimir Poutine a informé son homologue iranien des principaux résultats du sommet russo-américain qui s’est tenu en Alaska.
« Si les accords conclus en Alaska sont pleinement mis en œuvre, la question de l’Ukraine sera réglée », a déclaré le président russe.
Il a également souligné les relations constructives et en constante progression de Moscou avec Téhéran et a noté que les échanges commerciaux bilatéraux ont enregistré une augmentation de 11 % au cours du premier semestre de l’année en cours.
Poutine a également salué l’avancement de la coopération entre les deux pays dans d’autres domaines, notamment la construction du chemin de fer stratégique Rasht-Astara.
La coopération bilatérale sur le développement de la centrale nucléaire de Boushehr se déroule aussi de manière satisfaisante.