En Afrique du Sud, plusieurs cliniques offrant des services de prise en charge du VIH mettent la clé sous le paillasson. La faute ; la réduction de l’aide à Pretoria, décidée par le président américain en raison de la position du gouvernement sud-africain concernant la guerre génocidaire d’Israël dans la bande de Gaza et de la loi d’expropriation que Donald Trump juge « discriminatoire ».
Ainsi, le programme de lutte contre le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine), le plus vaste au monde, de ce pays africain se trouve en réel difficulté même si le gouvernement sud-africain tente de rassurer que la baisse du financement américain ne le remettra pas en cause. Cependant, la fermeture de plusieurs cliniques et les difficultés budgétaires alimentent la crainte d’une recrudescence des infections et des décès dans les prochaines années. En effet, le VIH, s’il n’est pas traité, peut affaiblir le système immunitaire ou évoluer vers le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA).
L’Afrique du Sud, pays qui compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH, doit faire face à un défi sanitaire majeur après la décision des États-Unis de réduire de 427 millions de dollars leur soutien financier. Cette décision, prise sous l’administration Donald Trump dans le cadre de coupes budgétaires dans l’aide extérieure, a conduit à la fermeture de cliniques gratuites et privé de traitement de nombreux patients.
Selon des associations locales, plus de 63 000 personnes dépendaient des douze centres de soins qui ont cessé leurs activités. Jusqu’à 220 000 patients ont vu leur traitement interrompu, alors que seuls deux millions des quelque huit millions de personnes vivant avec le virus dans le pays bénéficiaient d’un suivi régulier avant la réduction de l’aide.
Pour certains malades, l’impact est immédiat. Des témoignages font état de refus dans les hôpitaux publics, malgré les assurances officielles, et d’un recours forcé au marché noir, où le prix des antirétroviraux a presque doublé. Une bénéficiaire d’un accompagnement médical à domicile raconte que ce soutien vital a disparu : « Nos vies comptent, nous sommes des êtres humains », insiste-t-elle.
La société civile exprime de vives inquiétudes. Yvette Raphael, cofondatrice d’une organisation locale de prévention, craint une aggravation de la crise : « Nous avons peur de voir les nouvelles infections repartir à la hausse, les décès réapparaître et davantage d’enfants naître avec le VIH ». Elle souligne que l’aide américaine couvrait un manque que l’État sud-africain peine aujourd’hui à combler.
Ce problème intervient alors que le président Donald Trump a officialisé en février 2025 la fin de l’aide américaine à Pretoria, justifiant cette mesure par la loi sud-africaine sur l’expropriation des terres, qu’il a faussement jugé discriminatoire envers les fermiers blancs.
Dans un décret, Trump a ordonné la suspension de tout financement tant que Pretoria poursuivra ce qu’il considère comme des « pratiques injustes et immorales ».
Le président américain a également invoqué d’autres motifs, notamment l’accusation portée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice, en raison de sa guerre génocidaire contre la bande de Gaza. « Les États-Unis ne peuvent pas soutenir un gouvernement qui commet des violations des droits dans son propre pays et qui, en outre, sape la politique étrangère américaine », a lancé le président américain.
Enfin, le décret prévoit une assistance à la « réinstallation » des personnes qui s’estiment victimes de discrimination raciale.
La décision de Washington a provoqué des réactions sur l’ensemble du continent africain, dépendant de ces financements. Si les autorités américaines invoquent des impératifs budgétaires et appellent les pays africains à prendre une plus grande part de la charge sanitaire, les perturbations restent visibles.
Malgré une dérogation permettant le maintien de certains services essentiels, la réduction de l’aide compromet déjà des années d’efforts dans la lutte contre le VIH.