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La RDC « fait face à l’une des urgences humanitaires les plus aiguës au monde » (ONU)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Selon l'ONU, l’insécurité alimentaire s’aggrave en République démocratique du Congo. ©UNICEF

Un haut responsable de l’ONU a averti vendredi que la République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à l’une des pires crises humanitaires au monde, alors que la violence et l’instabilité continuent de ravager les civils dans l’est du pays.

« La République démocratique du Congo est actuellement confrontée à l’une des urgences humanitaires les plus aiguës au monde. L’insécurité alimentaire s’aggrave à mesure que les familles perdent l’accès à leurs champs et voient leurs récoltes confisquées », a déclaré Martha Ama Akyaa Pobee, secrétaire générale adjointe pour l’Afrique aux départements des affaires politiques, de la consolidation de la paix et des opérations de paix, lors d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU.

Évoquant la crise croissante des déplacements, elle a rapporté : « Aujourd’hui, 5,9 millions de Congolais sont déplacés à l’intérieur du pays, dont un million au Nord-Kivu et 1,5 million au Sud-Kivu. Les familles sont déracinées à plusieurs reprises, prises dans un cycle de peur et de déplacements constants.»

En dépit de récents développements diplomatiques, notamment les accords de paix signés en juin et juillet, Pobee a averti que « l’évolution de la situation sécuritaire sur le terrain n’a pas suivi les progrès réalisés sur le plan diplomatique ».

« Le nombre de victimes civiles a augmenté de façon spectaculaire. Les travailleurs humanitaires risquent leur vie pour fournir une aide limitée à une population dont les besoins ne cessent de croître. Les violences sexuelles liées au conflit persistent dans l’indifférence générale. Le recrutement forcé d’enfants se poursuit », a-t-elle déploré.

Pobee a ajouté que les Forces démocratiques alliées (FDA) restent une « menace majeure pour les civils » dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, précisant que « 185 civils, dont des enfants, ont été tués depuis début juillet » tandis que « des centaines d’autres ont également été enlevés au cours de la même période».

« Il convient de souligner, en même temps, que si l’engagement dans le processus est le bienvenu, il ne saurait remplacer une véritable cessation des hostilités sur le terrain et des mesures concrètes pour mettre fin aux privations liées au conflit dans l’est de la RDC », a-t-elle déclaré.

Appelant à une action urgente, elle a exhorté le Conseil de sécurité à soutenir les efforts de paix en cours et à faire pression sur les parties pour qu’elles respectent leurs engagements.

« Elles doivent placer au centre de leurs préoccupations le bien-être des millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui continuent de payer le prix de cette crise persistante », a-t-elle insisté.

Début août, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, citant des témoignages directs, a affirmé que les éléments armés du M23 avaient tué au moins 319 civils lors d’une série d’attaques menées en juillet contre quatre villages de la province du Nord-Kivu.

L’ONU, la RDC et d’autres acteurs accusent le Rwanda voisin de soutenir le M23, ce que Kigali nie.

Le 11 août, le Rwanda a rejeté les accusations du Haut-Commissariat onusien selon lesquelles son armée aurait participé au massacre de civils dans des exploitations agricoles de l’est congolais.

Le groupe armé M23, au cœur du conflit dans l’est de la RDC, contrôle une partie importante du territoire, y compris les capitales provinciales de Goma et Bukavu, qu’il a prises plus tôt cette année.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV