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Après le sommet Trump-Poutine, les Européens tentent de reprendre la main

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky en compagnie de plusieurs dirigeants européens, en marge du Sommet de la communauté politique européenne, à Tirana, le 16 mai 2025. ©Élysée

Très peu d’informations ont filtré sur la rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine. Mais les échanges diplomatiques, on le sait, ont repris de plus belle entre Américains, Européens et Ukrainiens, avec l’objectif de resserrer les rangs afin de maintenir la pression sur Moscou et, à terme, faire organiser une rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue russe.

Concernant le contenu du sommet, la seule certitude est l’absence d’un accord de cessez-le-feu. Le président américain a expliqué sur Truth Social, que s’il excluait un cessez-le-feu, c’était pour viser « directement un accord de paix, qui mettrait fin à la guerre ». Dans l’attente d’un tel aboutissement, les échanges téléphoniques s’enchaînent au-dessus de l’Atlantique et en Europe depuis que les dirigeants américain et russe ont quitté l’Alaska.

Selon une source diplomatique requérant l’anonymat citée par l’AFP, Donald Trump a appelé Volodymyr Zelensky depuis Air Force One, l’avion présidentiel américain, pour l’informer des principaux points de ses discussions avec Vladimir Poutine. Une rencontre entre les présidents américain et ukrainien est d’ailleurs prévue le lundi 18 août à Washington qui constitue, pour l’heure, le seul acquis concret du sommet Trump-Poutine pour Kiev.

Mais cette perspective inquiète les observateurs à Kiev, qui relèvent que Trump renvoie à l’Ukraine la responsabilité de trouver un terrain d’entente avec Moscou, alors que tous les appels lancés par Kiev en faveur de la paix sont restés sans réponse.

À la suite du sommet américano-russe, un débriefing virtuel réunissant Trump, Zelensky et plusieurs dirigeants européens s’est tenu pendant un peu plus d’une heure. Y ont pris part le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre britannique Keir Starmer, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Marc Rutte.

Dans la foulée des communications téléphoniques, les dirigeants européens précédemment cités se sont exprimés dans un communiqué commun. Ils y assurent être « prêts à travailler avec les présidents Trump et Zelensky en vue d’un sommet trilatéral [avec le président russe  Vladimir Poutine] ». Selon leurs mots, c’était à l’Ukraine de « prendre des décisions concernant son territoire », et non pas à la Russie d’appliquer un droit de veto à l’entrée du pays dans l’Union européenne. Le tout en « maintenant la pression » par la poursuite des sanctions contre la Russie.

Un second échange, exclusivement entre responsables européens et de l’OTAN, sans Zelensky, s’est ensuite poursuivi samedi à la mi-journée, auquel se sont joints Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen, Antonio Costa, dans le but de réaffirmer une position commune et de préparer les prochaines étapes.

Par ailleurs, la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, a jugé la situation « incertaine » à l’issue du sommet entre Trump et Poutine en Alaska. « Nous sommes au moins dans le même niveau d’incertitude qu’auparavant », a-t-elle déclaré à la télévision publique DR. Elle a rappelé l’absence de cessez-le-feu ou d’accord concret, tout en prétendant que les bombardements russes s’étaient poursuivis durant la nuit du sommet, preuve selon elle que Moscou n’a aucune volonté de paix.

Ses propos font écho à ceux d’Emmanuel Macron, qui a appelé à maintenir une vigilance constante et à continuer de faire pression sur la Russie tant qu’« une paix solide et durable respectueuse des droits de l’Ukraine n’a pas été conclue ».

Pour Mette Frederiksen, la priorité reste le soutien militaire à l’Ukraine et l’accélération du réarmement européen : « Ce matin, ma première pensée a été que nous devons aller encore plus vite dans notre effort de réarmement ».

Il est à noter qu’à la veille du déplacement du président ukrainien à Washington, le président français, le Premier ministre britannique et le chancelier allemand Friedrich Merz réuniront, dimanche 17 août, à 13H00 GMT en visioconférence les pays de la coalition dite des volontaires, afin de préparer les prochaines étapes des discussions de paix sur l’Ukraine, a fait savoir ce samedi l’Élysée.

Lors de cette réunion virtuelle, les alliés de l’Ukraine devraient aborder la question des garanties de sécurité qui seraient accordées à Kiev dans le cadre d’un éventuel accord de paix. Ils devraient également, selon des diplomates, examiner ce que pourraient être les contours d’un tel accord entre l’Ukraine et la Russie.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV