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Les propos pro-iraniens et anti-israéliens du chef de l’armée sud-africaine suscitent la controverse

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Le chef d’état-major de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF), le général Rudzani Maphwanya. (Photo d’Archives)

Un récent déplacement en Iran du chef de l’armée sud-africaine, le général Rudzani Maphwanya, a déclenché une polémique après qu’il a promis un soutien militaire et politique à la République islamique et condamné le génocide perpétré par le régime israélien à Gaza.

Le général Maphwanya s’est rendu en Iran la semaine dernière pour rencontrer de hautes autorités militaires iraniennes, où il a transmis les salutations du président et de la ministre de la Défense d’Afrique du Sud.

Il a affirmé que Téhéran et Pretoria partagent des objectifs communs et se sont toujours tenus « aux côtés des peuples opprimés et sans défense du monde », avant de critiquer le régime sioniste pour le génocide des Palestiniens dans la bande de Gaza. Le général sud-africain a également dénoncé l’armée israélienne qui bombarde les civils, lorsque ces derniers font la queue pour obtenir de la nourriture.

Faisant référence aux relations bilatérales de longue date Iran-Afrique du Sud, le général Maphwanya a appelé à un approfondissement des liens, en particulier en matière de coopération en défense.

Lors de sa visite en Iran, le chef d’état-major de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF), le général Rudzani Maphwanya, s’est entretenu avec le commandant en chef de l’armée iranienne, le général de brigade Amir Hatami. ©Defa Press

À la suite de ses commentaires, des responsables sud-africains se sont toutefois opposés à cette visite, accusant l’ancien combattant de la lutte anti-apartheid de « faire preuve d’imprudence et de grandiloquence ».

L’Alliance démocratique, principale partenaire du parti du président Ramaphosa au sein du gouvernement d’union nationale, a appelé à ce que le général Maphwanya soit « traduit devant une cour martiale », pour avoir « enfreint la neutralité de l’armée ».

Pour sa part, le gouvernement sud-africain a également pris ses distances avec les déclarations du général Maphwanya lors de son déplacement en Iran. Le ministère sud-africain de la Défense a qualifié lesdites remarques de « regrettables » et le ministère des Affaires étrangères de ce pays africain a prétendu qu’elles « ne reflètent pas la position officielle de la politique étrangère du gouvernement ».

Le porte-parole du président Cyril Ramaphosa, Vincent Magwenya, a indiqué que le chef de l’État n’avait pas été informé de ce déplacement et ne l’avait pas autorisé.

« Cette visite était malavisée, on attendait du général qu’il fasse preuve de beaucoup plus de circonspection dans ses propos », a déclaré Magwenya lors d’un point d’information qui s’est tenu jeudi.

La ministre sud-africaine de la Défense Angie Motshekga a en revanche défendu le déplacement du chef de l’armée en Iran, en assurant qu’il n’y a rien de malhonnête dans cette visite.

La porte-parole du ministère sud-africain de la Défense Onicca Kwakwa, s’exprimant au nom de Mme Motshekga, a précisé que « la ministre a bien donné l’autorisation au chef d’état-major de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF), le général Rudzani Maphwanya, comme elle le fait pour tous les autres voyages internationaux du chef de la SANDF ».

Cette polémique intervient alors que l’Afrique du Sud traverse une période de relations tendues avec les États-Unis qui s’opposent notamment aux liens du pays avec l’Iran.

Dans un décret exécutif, Washington a réduit son aide à ce pays africain pour avoir « revigoré » ses relations avec l’Iran.

De plus, le président américain Donald Trump a accusé sans fondement le gouvernement de Ramaphosa de persécuter les Blancs et l’a condamné pour avoir porté plainte pour génocide contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ).

À rappeler que le président sud-africain Ramaphosa s’était rendu à la Maison-Blanche en mai pour négocier une réduction des droits de douane.

L’Afrique du Sud avait également proposé d’acheter du gaz naturel liquéfié américain et d’investir 3,3 milliards de dollars dans les industries américaines en échange de tarifs plus bas. Cependant, en août, l’administration Trump a infligé à Pretoria des droits de douane de 30 %.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV