Plus de 100 anciens députés européens, représentant diverses factions politiques, ont condamné conjointement la famine persistante dont souffre la population civile de Gaza. Ils l’ont qualifiée de « crime de guerre », appelant à la suspension totale de l'accord d'association de l'UE avec Israël.
Cet appel a été lancé dans une lettre ouverte signée mardi par 110 anciens députés européens, critiquant la réponse de l'Union européenne face au conflit à Gaza.
« Les actions du régime israélien contre Gaza ne sont rien de moins qu'un crime de guerre. Elles constituent une violation des droits humains fondamentaux sur lesquels reposent tous les accords d'association de l'UE avec des pays tiers, grâce aux efforts déployés par le Parlement européen depuis des décennies », ont déclaré les députés dans leur lettre.
Ils ont prévenu que le refus des États membres de l'UE d'accepter une telle proposition révélerait leur complicité dans les crimes de guerre commis par Israël à Gaza. Ils ont souligné la nécessité d'une action concrète contre le régime et ont exhorté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à prendre des mesures décisives.
Par ailleurs, les signataires ont critiqué la décision tardive de la Commission européenne, fin juillet, de proposer une suspension partielle de l'accès d'Israël au programme européen de recherche et d'innovation Horizon Europe.
Ils ont noté que c'était « trop peu, trop tard » en réponse aux atrocités commises par Israël à Gaza.
Dans un message publié sur X, l'ancien haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borell, a annoncé son soutien à la suspension de l'accord d'association entre l'UE et Israël, qui régit les relations commerciales et politiques entre les deux parties.
Il a également déclaré que le non-respect de cette décision risquait de violer l'article 265 du Traité par inaction coupable.
L'accord d'association entre l'UE et Israël a souvent été présenté comme l'instrument le plus efficace dont dispose l'UE pour contraindre Israël à améliorer la situation humanitaire qui se détériore dans la bande de Gaza.
En juillet, une coalition de 40 législateurs multipartites a exhorté l'Union européenne à mettre fin à son accord commercial avec Israël et à imposer des sanctions au cabinet du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Israël a lancé une guerre génocidaire contre la population de Gaza le 7 octobre 2023, après que des groupes de résistance palestiniens ont mené une opération de représailles surprise dans les territoires occupés.
Concomitamment à la guerre, le régime a imposé un siège quasi total sur le territoire côtier, ce qui a réduit au minimum l'approvisionnement en denrées alimentaires, en médicaments, en électricité et en eau vers le territoire palestinien.
Israël fait la sourde oreille aux appels de l'ONU, des agences humanitaires et des dirigeants mondiaux à autoriser l’entrée de camions d'aide dans la région assiégée afin d'atténuer la crise.