Les ministres des Affaires étrangères de dizaines de pays et de hauts responsables de l’Union européenne ont averti que la crise humanitaire à Gaza avait atteint des « niveaux inimaginables », appelant Israël à lever les restrictions sur l'aide et les organisations humanitaires internationales opérant dans le territoire assiégé.
« Les souffrances humanitaires à Gaza ont atteint des niveaux inimaginables. La famine se propage sous nos yeux. Une action urgente est nécessaire pour stopper et inverser la tendance. L’espace humanitaire doit être protégé et l’aide ne doit jamais être politisée », peut-on lire dans la déclaration conjointe du 12 août.
Le texte a été signé par l’Australie, la Belgique, le Canada, Chypre, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, l’Islande, l’Irlande, l’Italie, le Japon, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie, l’Espagne, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni.
La déclaration commune réaffirme qu’« en raison de nouvelles exigences d’enregistrement restrictives, les ONG internationales essentielles pourraient être contraintes de quitter les territoires palestiniens occupés de manière imminente, ce qui aggraverait encore la situation humanitaire ».
Les pays signataires de la déclaration ont déclaré qu’il était nécessaire de prendre des mesures immédiates, permanentes et concrètes pour faciliter un accès sûr et à grande échelle des Nations unies, des ONG internationales et des partenaires humanitaires.
« Tous les points de passage et toutes les routes doivent être utilisés pour permettre l'acheminement massif de l'aide à Gaza, notamment de la nourriture, des produits nutritionnels, des abris, du carburant, de l'eau potable, des médicaments et du matériel médical », ont insisté les signataires.
Le document, signé par la haute diplomate de l'UE, Kaja Kallas, demande à Israël de « fournir une autorisation pour tous les envois d'aide humanitaire des ONG internationales et de débloquer les opérations des acteurs humanitaires essentiels ».
Les hauts diplomates ont soutenu que « la force meurtrière ne doit pas être utilisée sur les sites de distribution et que les civils, les humanitaires et les travailleurs médicaux doivent être protégés ».
Israël fait face à des critiques croissantes au sujet de sa guerre de 22 mois contre Gaza, les experts soutenus par les Nations Unies mettant en garde contre une famine généralisée qui se développe dans le territoire assiégé.
Des experts mandatés par l'ONU ont averti que Gaza s'enfonçait dans la famine, tandis que les organisations internationales ont condamné les restrictions imposées depuis des mois par le régime israélien sur la distribution de l'aide à Gaza.
Dans le même temps, dans un communiqué publié mardi, le mouvement de résistance palestinien Hamas, a accusé Israël d'avoir provoqué la famine et le chaos dans le territoire en imposant des conditions mortelles à la distribution de l'aide et en empêchant les organisations humanitaires internationales de procéder à une livraison sûre de l'aide.
Le communiqué souligne que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu poursuit la guerre pour servir ses intérêts politiques et personnels, au mépris total de la vie des captifs israéliens détenus par le Hamas.
Le Hamas a également exhorté la communauté internationale à prendre des mesures pour mettre fin au siège, à la famine et au génocide à Gaza.
Ces développements surviennent alors que le bilan des morts dues à la famine forcée à Gaza s'élève à 227, dont 103 enfants, alors que la crise humanitaire dans la bande assiégée continue de s'aggraver.
Mardi, Gaza a subi de nouvelles pertes humaines et des destructions massives, tandis que les forces israéliennes poursuivaient leurs frappes sur ce territoire privé d'aide humanitaire.
La guerre génocidaire d'Israël, qui a débuté en octobre 2023, a fait jusqu'à présent près de 61 600 morts et plus de 154 000 blessés.