La maire de Washington a vivement critiqué l’annonce de Donald Trump concernant le déploiement de la Garde nationale dans la capitale. Elle a notamment rappelé que les données policières ne montrent pas un problème spécifique de la criminalité dans la capitale comparé aux autres villes américaines, contrairement à ce que prétend le président américain.
La maire de Washington depuis 2015 , Muriel Bowser, a évoqué lors d’une conférence de presse des mesures « troublantes et sans précédent ». Elle a dit cependant ne pas être « totalement surprise » par l’annonce de Donald Trump, « au vu de ses déclarations passées » sur la ville.
Lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, en faisant allusion à la ville de Washington, Trump a déclaré : « C’est devenu une situation d’anarchie complète et totale, et nous allons nous débarrasser des bidonvilles », après qu'il a sommé les sans-abris de Washington de partir « loin » de la ville dans une publication sur sa plateforme Truth Social.
Mme Bowser précise que le chef de la police municipale restera à la tête des forces de l’ordre, selon le journal Washington Post. Le procureur général Brian Schwalb, quant à lui, qualifie la prise de contrôle de la police d’« illégale » et indique que la ville étudie les différentes solutions possibles.
Selon le colonel Dave Butler, les troupes de la Garde nationale arriveront à Washington plus tard cette semaine. Pour l’instant, elles se concentreront sur le soutien logistique et administratif afin que les forces de l’ordre puissent faire respecter la loi, a précisé M. Butler.
Le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a dénoncé pour sa part le programme de Donald Trump, qui selon lui « se rêve roi », soutenant dans un communiqué que le projet pour la capitale n’avait « aucun fondement en droit ».
Trump avait déjà mobilisé en juin la Garde nationale en Californie, contre l’avis du gouverneur démocrate, Gavin Newsom, prétendant vouloir ainsi rétablir l’ordre à Los Angeles après des manifestations contre des arrestations d’immigrés par la police fédérale de l’immigration (ICE). À l’inverse des 50 États américains, la municipalité de Washington opère dans le cadre d’une relation particulière avec l’État fédéral qui limite son autonomie.