Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï a réitéré ce lundi 11 août la position inébranlable de l’Iran en faveur de l’intégrité territoriale et de l’indépendance du Liban lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
« Téhéran reconnaît le droit inhérent du Liban à se défendre contre l’agression israélienne. L’exercice de ce droit est impossible sans disposer de capacités militaires, et les décisions à cet égard relèvent entièrement de l’autorité nationale du Liban », a affirmé le haut responsable iranien.
Fort de son expérience, l’Iran prône un renforcement des capacités de défense des pays de la région pour contrer la menace du régime sioniste, a poursuivi M. Baghaï pour qui cette question relève des affaires intérieures du Liban et de son peuple. Les différentes composantes de la société libanaise doivent identifier les intérêts de leur pays par le biais de processus légaux et approuvés, a-t-il estimé.
Les États-Unis poussent le gouvernement libanais à échanger le désarmement du Hezbollah contre un retrait partiel israélien du Sud et le Premier ministre Nawaf Salam annonce vouloir restreindre la possession d’armes aux seules institutions de l’État dans le cadre d’un nouveau cadre dirigé par l’armée d’ici la fin de l’année.
Pourparlers de haut niveau entre l’Iran et l’Arménie
Concernant le récent accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a noté que cet accord pouvait être un tournant dans l’établissement de la paix et de la stabilité dans le Caucase du sud.
« Aujourd’hui et demain, des consultations de haut niveau auront lieu entre les responsables de la République islamique d’Iran et de la République d’Arménie pour être mieux informés de la situation. Si nécessaire, nous partagerons nos considérations et nos préoccupations », a-t-il ajouté avant de souligner l’importance de préserver la souveraineté nationale et les frontières internationales, et a réitéré l’opposition de l’Iran à toute intervention étrangère.
Abordant la possibilité et la qualité du rôle de l’Iran dans le processus de paix annoncé par l’Arménie et la République d’Azerbaïdjan, il a déclaré que le vice-ministre des Affaires étrangères de l’Arménie se rendra à Téhéran mardi.
Le ministre arménien des Affaires étrangères a réaffirmé l’engagement du pays à éviter toute action qui pourrait être perçue comme incompatible avec les intérêts de l’Iran ou les concernant.
Début des négociations Iran-AIEA à Téhéran
Le directeur adjoint de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est attendu ce lundi à Téhéran. Il rencontrera des responsables du ministère des Affaires étrangères. Cette visite sera la première d’un haut responsable de l’agence depuis que l’Iran a suspendu sa coopération avec l’agence le mois dernier, à la suite de la guerre non provoquée de douze jours lancée par le régime israélien.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a en outre reproché à l’AIEA son silence face aux attaques contre les installations nucléaires pacifiques du pays.
Il a souligné que la situation actuelle de l’Iran avec l’Agence est unique dans l’histoire de cette institution, en disant : « Il n’existe aucun précédent où les installations nucléaires pacifiques d’un pays, surveillées 24 heures sur 24 par l’Agence, aient été la cible d’une attaque, et où l’Agence ait manqué à sa réaction raisonnable et logique en n’émettant pas la condamnation attendue. De ce point de vue, nous exprimons notre mécontentement quant à la performance de l’Agence. »
« L’activation du snapback ne donnera pas de résultats »
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a ajouté lors de cette conférence de presse, en réponse à une question sur la possibilité pour l’Europe d’activer le mécanisme de retour automatique des sanctions : « L’utilisation instrumentale du mécanisme dit du “snapback” pour faire pression sur l’Iran témoigne de la volonté des trois pays européens de ne pas jouer un rôle constructif et sérieux dans ce dossier. »
Nous insistons sur le fait que les pays européens, pour des raisons évidentes, tant en raison de leur manquement à remplir leurs engagements dans le cadre du Plan global d’action conjoint (PGAC) qu’en raison de leur attitude après l’agression militaire du régime sioniste contre l’Iran et de leur refus d’adopter une position logique et légale face à cette violation flagrante du droit, se privent en pratique des avantages liés à leur participation au PGAC.
« Confiance zéro » aux États-Unis
À propos des conditions de négociation avec les États-Unis et de la confiance de l’Iran pour ces pourparlers, il a déclaré : « Nous n’avons aucune confiance en les États-Unis, même lorsque nous négociions avec eux, nous ne leur faisions absolument pas confiance. L’attaque du régime sioniste en pleine période de négociations, suivie de la participation des États-Unis à cette attaque, n’a laissé aucune place à une confiance, même zéro. »
« Ce qui garantit notre indépendance, notre intégrité territoriale et notre dignité, ce sont les capacités nationales, y compris les capacités dans le domaine militaire, que nos forces armées poursuivront avec sérieux. »
Le ministère des Affaires étrangères utilisera « tous ses outils pour utiliser de manière optimale, opportune et efficace la capacité de la diplomatie afin de faire progresser les intérêts suprêmes de la nation iranienne », a-t-il conclu.