Ségolène Royal a fustigé ce vendredi 8 août la politique algérienne d’Emmanuel Macron. D’abord sur les nouvelles mesures décrétées par le président français dans la lettre qu’il a transmise mercredi à son Premier ministre François Bayrou dans laquelle il a notamment décidé de suspendre la délivrance du visa de type D à tous les demandeurs algériens.
Pour l’ancienne candidate à la présidentielle de 2017, la polémique provoquée par cette lettre est une « diversion » alors que la France est confrontée à des incendies majeurs dans l’Aude.
« Donc la carte polémique avec l’Algérie est ressortie, comme à chaque fois qu’il faut faire diversion, pour que nous regardions ailleurs : Incendies terribles dans l’Aude et l’on découvre la grave négligence des promesses non tenues sur les équipements avion et la baisse énorme du budget de la sécurité civile », a écrit Ségolène Royal sur son compte X.
Ségolène Royal fustige la politique algérienne de Macron
L’ancienne ministre sociale anticipe déjà une « rentrée sociale à hauts risques » en France, tout en déplorant l’absence de mesures pour la « désamorcer ». Elle estime que le pays « ne peut pas se permettre un nouveau chaos » et que ses entreprises « déjà fragilisées ne le supporteront pas, ni l’image de la France à travers le monde déjà très dégradée ».
Ségolène Royal enchaîne ensuite sur la crise entre la France et l’Algérie qui dure depuis plus d’un an, pour pointer la responsabilité d’Emmanuel Macron pour avoir « confié les relations diplomatiques avec ce grand pays à un ministre de l’Intérieur (Bruno Retailleau) nostalgique de la colonisation ».
« Au sujet de l’Algérie, pour rétablir de bonnes relations, il faudrait se poser cette question : avoir confié les relations diplomatiques avec ce grand pays à un ministre de l’Intérieur nostalgique de la colonisation et qui a voté et défendu la loi indigne de Sarkozy sur « les bienfaits de la colonisation », critique-t-elle, avant de s’interroger : « Est-ce compatible avec les intérêts de la France, quand on sait que par définition aucune solution n’en sortira, que des postures destructrices ? »
Après examen de la lettre du président français Emmanuel Macron à son Premier ministre, la diplomatie algérienne a réagi avec fermeté. Elle applique désormais le principe de réciprocité face aux décisions prises par la France.
La diplomatie algérienne a décidé d’appliquer le principe de réciprocité pour chaque mesure prise par la France, dénonçant les manquements du gouvernement français dans la crise entre les deux pays.
Cette décision fait suite à la lettre d’Emmanuel Macron appelant à suspendre l’accord de 2013 avec Alger sur les exemptions de visa pour les passeports officiels et diplomatiques.
À la lumière des explications fournies au Chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie en France par le Quai d’Orsay, la diplomatie algérienne a décidé d’appliquer le principe de réciprocité. Alger a décidé que les visas accordés aux titulaires français de passeports diplomatiques et de service seront soumis aux mêmes conditions que celles imposées aux Algériens.
Le ministère des Affaires étrangères a rappelé qu’Alger n’avait jamais demandé un tel accord, affirmant que l’Algérie « ne cède pas à la pression, à la menace et au chantage ».
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