Un député libanais issu de l'aile politique du Hezbollah a fermement rejeté les demandes de désarmer le mouvement de résistance, suite aux pressions américaines exercées sur Beyrouth pour que le groupe soit désarmé.
Le chef du Bloc de la Loyauté à la Résistance, Mohammad Raad, a tenu ces propos vendredi sur la chaîne de télévision nationale al-Manar, après que le Premier ministre Nawaf Salam a déclaré que les ministres avaient approuvé les « objectifs » d'une proposition américaine connexe.
« Le désarmement est un suicide, et nous n'avons pas l'intention de nous suicider », a déclaré le député, qualifiant le désarmement de « véritable trahison nationale ».
Raad a ensuite précisé que le désarmement n'était pas un simple choix politique, mais une ligne rouge existentielle.
« Dire qu'il faut rendre les armes, c'est dire qu'il faut renoncer à son honneur… Qui garantira la souveraineté si les armes sont rendues ? » s’est-il interrogé.
« Proposition américaine sans garanties »
Par ailleurs, le député du Hezbollah a révélé que la proposition américaine, qui prétendait également de mettre fin aux offensives militaires du régime israélien contre le Liban, avait échoué sur le plan le plus élémentaire, à savoir l'obtention de garanties crédibles.
« Une garantie a été demandée pour la mise en œuvre des dispositions de la proposition américaine, mais elle n'a pas été fournie. »
Remise en question de la légitimité de Salam
Raad s'est interrogé ensuite sur la légitimité du Premier ministre lui-même ou de ses actions visant à appliquer les diktats de Washington.
« Les armes sont légales, mais c'est peut-être vous qui n'êtes pas légitime. Depuis 33 ans, les gouvernements ont affirmé que c'était légal, et maintenant, ce n'est plus le cas ?» s’est-il encore interrogé, faisant référence à la longévité du Hezbollah.
Ces propos faisaient écho aux vastes manifestations organisées dans tout le pays en soutien au mouvement, qui a résolument défendu le Liban contre plusieurs guerres israéliennes de grande envergure.
Le député a conclu en rappelant que l'histoire ne pardonnera pas ceux qui ont agi de manière imprudente.
« Le décideur politique assume toutes les conséquences de sa décision », a-t-il ajouté.